Demande d'asile politique

Bon, ça n'intéressera peut-^tre pas grand monde mais je le met quand même.... Après moins d'un mois de la réélection de Harper comme Premier ministre au Canada, son parti, le parti Conservateur, est en train de se faire renverser par une coalition des 3 principaux partis fédéraux. Le Premier ministre fera une annonce à la nation ce soir, par le biais des ondes, on pense qu'il demandera une prorogation. Évidemment, depuis cette menace de renversement, le PC y va dans une charge à fond de train contre les "maudits séparatistes Québécois", et voilà que, surtout dans l'Ouest, on organise la chasse aux séparatistes...

Ayoye!!

C'Est pas nous qui allons nous séparer, c'est le Canada qui va nous mettre à la porte...

Ben, si ça prend ça, et, si ça tourne mal, je demande officiellement à vous, membres du forum, l'asile politique...

Harper à la chasse aux « séparatistes »
Raymond Giroux
Éditorial - Le Soleil
mercredi 3 décembre 2008

(Ottawa) Stéphane Dion et le Parti libéral ont trahi le Canada en s’alliant aux « séparatistes » qui veulent détruire le pays. Et Gilles Duceppe a trompé les souverainistes en s’alliant au père de la Loi sur la clarté.

Nous l’avons entendu hier, vous l’entendrez tous les jours, car telle est la ligne officielle du Parti conservateur dans la crise en cours : plus qu’une crise politique, le pays vivrait une crise existentielle.

Les conservateurs utilisent tous les moyens pour sauver leur pouvoir, mais l’argument de fond demeure le même : Dion et Duceppe, même combat.

Pour l’instant, ils visent le public anglophone, plus facile à alerter. Ainsi, à quatre reprises au parlement, hier, Stephen Harper a répondu dans sa langue à des questions posées en français.

L’objectif visé : démarrer une nouvelle saison de chasse aux souverainistes, appelés « séparatistes » dans l’autre langue, au risque de s’aliéner les nationalistes mous.

Finie l’ère de la flatterie envers le Québec, et les ministres et députés québécois sont laissés à eux-mêmes, forcés de régurgiter les lignes directrices du bureau du premier ministre.

Car si la version officielle est que Dion prépare la fin du Canada en s’alliant à Duceppe, la version française, elle, soutient que « Duceppe a trompé les membres de son parti en s’alliant à l’ennemi », dixit, entre autres, le député charlesbourgeois Daniel Petit.

Vu du Québec, nous qui connaissons M. Dion, l’argument paraît totalement farfelu. Comment M. Dion peut-il trahir le Canada ? Poser la question, c’est y répondre.

Seulement, ce qui était vrai durant la campagne électorale demeure vrai aujourd’hui : M. Dion n’est pas le meilleur comédien en ville, il n’a pas la prestance qui convient à son rôle.

À l’inverse, Stephen Harper ? le seul responsable de la crise en cours ? manie à merveille le négativisme et a déjà repris le sentier de la guerre.

Croisé dans les corridors du parlement, Thomas Mulcair, qui ne se privait pas d’attaquer Stéphane Dion alors que tous deux étaient ministres de l’Environnement, n’en revient pas des passions soulevées par la réaction des conservateurs contre la coalition « séparatiste ».

Il ressortait d’une ligne ouverte sur une station de Winnipeg et disait que les gens, là-bas, étaient tout simplement pompés contre l’initiative de l’opposition. Fouillez un peu sur les blogues, et vous verrez par vous-mêmes que plusieurs ont la haine du Québec à fleur de peau.

M. Mulcair lui-même s’est fait traiter de « traître » à son entrée au parlement, et le ton de la madame l’a sérieusement inquiété.

Il faut dire que le langage venu d’en haut n’incite pas à la retenue, quand le ministre Jean-Pierre Blackburn accuse le Bloc de vouloir « foutre le bordel dans le pays ».

Évidemment, M. Blackburn et ses collègues ont déjà oublié que leur propre gouvernement a survécu aux 18 premiers mois de son mandat avec justement l’appui du Bloc québécois, avant que ce dernier réalise qu’il perdait des voix en se collant au pouvoir.

Mais la mémoire est une faculté qui oublie...

ouaa...ça bouge au Canada...
La guerre semble inévitable...

La guerre....Ben non, mais on va peut-^tre retourné en élection, qui ont eu lieu le 5 novembre, et lundi, on va en élection au provincial...

ça me dit toujours pas pourquoi les québécois n'aiment pas Mordecai Richler
Un sacré écrivain qui parle de Montréal comme personne..Je suis HS je sais..mais des fois, je trouve les francophones pas toujours faciles ....
Oh_Canada!_Oh_Québec!
Quoi que j'ai compris pourquoi??
Pourtant quand tu lis ses romans...il semble avoir de l'affection et de la tendresse pour les québécois francophones..après c'est clair que c'est un polémiste..

Ben lui non plus trouve que les Québécois ne sont pas faciles..Il s'est souvent montré cinglant envers les Québécois, dans ses écrits...Je copie un article...

Mordecai Richler donne son âme au diable
Oh Canada! Oh Quebec! / Requiem pour un pays divisé

Mordecai Richler, Les Éditions Baluc, «Le vif du sujet», 301 pages

Robert Saletti

LeDevoir 3 octobre 1992


LE HASARD a voulu que la traduction du dernier livre de notre ami Mordecai me tombe entre les mains au moment où un reportage de la BBC nous le montrait en pleine possession de ses moyens critiques. Et cela, une semaine après que j'aie dit tout le mal que je pensais de la thèse d'Esther Delisle dont Mordecai s'est déjà réclamé, entre autres, pour statuer sur l'antisémitisme de la société québécoise. Ce gars-là a un don pour les coïncidences gênantes.

Disons-le fret, net, sec. Oh Canada ! Oh Québec ! n'est pas un pamphlet au sens strict, ni une simple diatribe contre les Québécois. C'est le journal d'un vieil artiste, moins désillusionné qu'irrité par la politique et les politiciens, qui jette un oeil caustique sur la société qui l'entoure. Et comme la société qui l'entoure a pris au fil des ans un virage de plus en plus francophile, au regard médusé de l'observateur intéressé s'est ajouté le verbe bilieux du commentateur nouvellement propulsé à l'avant-scène.

Bien sûr, Mordecai en veut aux Canadiens français de se croire martyrisés par les méchants Anglais et d'avoir tout fait pour en faire des étrangers dans une province qui leur appartenait pourtant. Et il y a une certaine facilité de sa part à tracer une petite histoire du Québec qui fait des Lionel Groulx, Léandre Bergeron, Claude Jasmin et Pierre Péladeau les porte-étendard de notre culture politique et de notre nationalisme. Mais rendons à Mordecai ce qui lui revient, il n'est guère plus tendre envers les fédéralistes.

A ses yeux, Bourassa est un opportuniste pour qui le Canada constitue un grand supermarché dont il est disposé à rester client tant qu'il touchera son dividende trimestriels et Mulroney, dont il trace un beau portrait en pied ... de nez, un menteur ou un arriviste. D'ailleurs, si l'opinion qu'il a de René Lévesque est, quant à elle, dure et surtout incomplète, elle ne manque pas de respect. Enfin, selon l'auteur de l'Apprentissage de Duddy Kravitz, l'ambiguïté est la qualité première du régime canadien, les Canadiens anglais se plaisant à dire oui ou non au Québec, et les Canadiens français oui et non au reste du pays. Dans cette perspective, Mordecai a donc raison sur au moins un point : la culture québécoise est construite sur une fausse assurance, qui la fait prétendre à l'originalité et au dynamisme et en même temps s'affoler à la vue d'un signe bilingue.

(...)

Evidemment, s'il ne s'agissait que d'épingler les travers nationalistes des Québécois de souche, comme on dit, on pourrait en rire et, à vrai dire, cela ferait du bien. Mordecai pourrait même devenir une sorte d'Yvon Deschamps des riches, faussement naïf, juste assez vulgaire et riant d'abord de lui-même avant que de faire rire les autres. Il reste que l'Histoire supporte mal la caricature, surtout quand l'historien s'en remet surtout à l'anecdote, à l'accumulation de détails, au oui-dire et au sondage, toutes choses qui, suffisamment malaxées, peuvent ressembler à du journalisme à sensation mais certainement pas à de l'analyse politique. On veut bien que les Cantons de l'Est ne soient plus le havre de paix sociale qu'ils ont déjà été et que les pubs anglais de la rue Bishop soient de plus en plus désertés, mais cela en dit moins sur les Québécois que sur l'auteur de Oh Canada! Oh Québec!

Je laisse le soin aux (vrais) historiens et aux politicologues de faire le point sur les demi-vérités, les approximations frauduleuses et les silences qui parsèment la revue du Québec contemporain que nous propose Mordecai. (...).

En définitive, si l'on excepte les quelques chapitres sur l'antisémitisme de Groulx et du DEVOIR dont la parution antérieure sous forme d'articles dans des revues américaines avait soulevé le tollé que l'on sait (et auquel répond directement Mordecai dans la postface), Oh Canada ! Oh Québec ! laisse plutôt la parole à un commentateur de la scène nationale certes aigri et désemparé devant l'ampleur du désastre que représentent pour lui l'exode des Canadiens anglais et les lois linguistiques, mais encore emporté par la nécessité d'écrire, de décrire et de raconter. Peut-être pour échapper à la mort comme Shéhérazade ou pour se donner une raison de continuer à espérer. Mordecai n'est pas hargneux, comme je l'avais cru, juste trop cynique, esseulé et content de faire encore parler de lui. Une manière d'écrivain qui donnerait son âme au diable de la caricature sociale pour un dernier tour de piste.

C'est clair qu'il a l'air casse couilles..Mais quel putain d'écrivain !

Cependant, ça n'enlève rien à son grand talent, il est juste comme les autres anglos du Québec, en général, méprisant...

J'ai découvert cet écrivain récemment et je suis subjugué par sa causticité..par cet art du contre pied..Il se moque des québécois, certes, mais ils les aiment aussi...Il y'a des pages sublimes sur ces obscurs montréalais qui ont jalonné sa vie..
IL se moque des anglais , des américains, des femmes , et surtout de lui même...Bien plus violent qu'un Woody Allen ...je pense et ça n'engage que moi..qu 'il est un des plus grands écrivains du 20ème siècle...et en Europe..on le connait mal..parce que ces abrutis doivent trouver moins sexy Auteur Canadien et Montrealais de surcroit qu'auteur Américain...
Pourtant ils oublient qu'en face de Dylan..Il y'avait un autre Montréalais génial, Léonard Cohen...

Bel analyse John, comme toujours, et c'est vrai que ton esprit n'est pas "bloqué" par le préjugé que nous pouvons avoir face à cet homme...Tant qu'à Léonard Cohen, contrairement à Mordecai, il a toujours eu de l'affection pour les francophones Québécois, et se montrait même caustiques envers les anglos qui refusaient de s'intégrer, et avait, et a peut-^tre encore, dans son cercle d'amis des indépendantistes...

Tu vois, je ne suis pas raciste envers les Anglos, j'adore Léonard et bien d'autres aussi...


Tant qu'on ne s'essuie pas les pieds sur notre identité, j'ai pas de problèmes....