L'enfer au paradis

Je ne sais pas si c'est la bonne rubrique, mais cela m'a semblé d'un premier abords une place convenable.

Tout d'abord commençons par un sourire

"L'Enfer Guadeloupéen"

Trois individus de nationalité américaine, britannique et guadeloupéenne meurent dans un accident et se retrouvent en Enfer !
Après quelques temps, l'Américain désireux de savoir si, enfin, Ben Laden a été attrapé, sollicite la possibilité de passer un coup de fil vers l'Amérique.
Le diable accepte et lui facture, aussitôt le coup de fil terminé, les trois minutes à 3 millions de dollars.
L'américain sort son carnet de chèque et s'acquitte de sa dette sans sourciller.

Le britannique, à son tour sollicite la même faveur afin de s'enquérir de la santé de la Reine Elisabeth...
Le diable accepte et lui facture, aussitôt la conversation achevée, les trois minutes à 4 millions de dollars que notre ami s'empresse de payer.

Ce fut enfin au tour du Guadeloupéen. Ce dernier hésitant du fait de la faiblesse de ses moyens, se décide quand même à demander l'autorisation d'appeler en Guadeloupe pour avoir des nouvelles de l'ile qui était au bord du cahot.
Satan accepte et là commence une longue conversation téléphonique au cours de laquelle le Guadeloupéen apprend que la plupart des usines et hôtels du pays ont fermé, que les hommes meurent rapidement victimes d'un empoisonnement massif au chlordécone, les jeunes sont devenus cameramen ou acteurs à cause des films X qu'ils tournent dans leur lycée, les grèves sans fin sévissent dans tous les secteurs etc...

La conversation s'achève enfin au bout de trois heures. Le Guadeloupéen osant à peine regarder le diable, lui demande en bégayant, le prix de la communication.
Le diable tout serein répond :
Oh, pour les trois heures ça fait trois dollars! Surpris, le Guadeloupéen demande : Mais co.... co... men… men… comment ça se fait ?

Le diable lui répond:
Et bien, de l'enfer à l'enfer, c'est un appel local !

Hé oui l'enfer c'est invité au paradis. Petit papillon dont il est dit que le bon dieu c'est attardé quand il a coloré la terre. Terre riche d'innovation, de solidarité (mais oui et pourtant je ne suis pas une originaire).

Depuis 9 mois nous vivons sous la menace constante de blocage, de coupures diverses et variées de difficultés d'approvisionnement, de flambée brusque de prix. D'ailleurs pour bien nous le faire comprendre des actions "coups de poing" sont régulièrement faite, coupure d'électricité, d'eau de téléphone sans préavis pendant plusieurs heures.
Et samedi ça devrait recommencer les barrages sur les routes, les blocages des centres commerciaux, des stations d'essence.

Sincèrement je suis d'accord avec les revendications, ce n'est pas normal que nos jeunes soient obligés pour avoir un salaire en adéquation avec leurs qualifications soient obligés de partir, que les prix de produits de première nécessité soit multiplié par 2 et que ceux plus futiles par 3 etc...
Mais cette forme de combat est réellement usante, débilitante, stressante et de paradis le papillon est devenu enfer. La population commence a être exsangue et j'ai bien peur que si réellement les blocages se font il y ait de la violence, ce que nous n'avons quasiment pas connue durant les 42 jours de forte mobilisation.

Les hommes détruisent toutes formes de paradis, quelles qu'elles soient, sur cette planète. Il faut croire qu'ils se complaisent dans le malheur.