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Le carreau est la flèche de l'arbalète. Se tenir à carreau, c'était se tenir hors de portée d'un tir d'arbalète Petit sourire
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Cairn a écrit : 
Le carreau est la flèche de l'arbalète. Se tenir à carreau, c'était se tenir hors de portée d'un tir d'arbalète Petit sourire



"careo es ere carui iturus" signifie "manquer, se tenir à l'écart"

Je pense à une origine directe

ou alors le mot "careo" a donné à la fois le carreau de la flêche, donc se tenir au carreau serait être pret à utiliser sa flêche donc se tenir dans une position de vigilance.

ou alors carreau viendrait de "carre", latin de cuisine, donc avec apport gaulois, qui signifie "chambre" et "cachette". Donc se tenir à carreau serait se maintenir à l'abri d'une cachette, et par extension ne pas s'exposer.

Je pense à la troisième solution, car il est rare qu'un mot avec un "r" en latin évolue vers un mot avec deux "r"en français, et donc qu'un apport gaulois a du être nécessaire.
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zen
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Voici se qu'en pense Expressio :
http://www.expressio.fr/expressions/se- ... arreau.php

Citation : 
Avez-vous déjà tiré à l'arbalète () ? Probablement pas, cette arme n'étant plus trop utilisée de nos jours.
Mais autrefois il fallait impérativement disposer de 'carreaux' pour pouvoir en utiliser une, le 'carreau' étant le nom de la flèche spécifique de cet engin de mort.

Et, donc, un garde quelconque perché dans son échauguette () se devait de se tenir à carreau lorsqu'il surveillait les alentours, prêt à enfiler le carreau sur son arme pour dissuader les curieux ou adversaires de s'approcher trop près du lieu gardé.
Une autre interprétation liée à ce 'carreau'-là pourrait aussi être que tout assaillant avait intérêt à se tenir à carreau en restant hors de portée de tir des arbalétriers bien cachés derrière leurs meurtrières.

Je pourrais arrêter cette explication là si les lexicographes étaient d'accord sur l'origine de notre expression. Mais ce n'est hélas pas le cas.
Et, d'ailleurs, on peut avoir des doutes sur l'explication précédente, pourtant fréquente, puisque l'expression, sous sa forme actuelle, date du début du XXe siècle et n'existe sous la forme "se garder à carreau" que depuis la deuxième moitié du siècle précédent, bien après que l'usage de l'arbalète en tant qu'arme usuelle ait été abandonné.

Il existe donc deux autres explications.

La première viendrait d'un jeu de cartes d'où est tiré le dicton "qui se garde à carreau n'est jamais capot". Autrement dit, celui-ci qui "se garde à carreau", qui surveille bien son jeu, qui est sur ses gardes, ne perd jamais. Bien sûr, on peut aussi se garder aux trois autres couleurs, mais c'est la consonance qui a fait naître ce proverbe duquel aurait été extrait l'ancienne forme de l'expression dans laquelle le verbe est maintenant remplacé par "se tenir".

La seconde viendrait de l'argot où, selon Jacques Arnal dans son "Argot de police", le 'carreau' désigne le domicile, tout comme la 'carrée' ou la 'carre' est la chambre.
Sachant qu'il existe "se tenir à carre" pour dire "rester caché dans sa chambre", donc ne pas se manifester, chercher à passer inaperçu, on peut supposer que cette dernière expression, par convergence avec le dicton, aurait servi de base à notre locution.

Ce lien avec l'argot est encore renforcé par Gaston Esnault qui signale qu'un des sens de "se carrer", datant du milieu du XIXe siècle, était "se mettre à l'abri, en sûreté".


"Linternaute Encyclopédie" dit à peu près les mêmes choses et ce qu'il dit sur le jeu de cartes est intéressant.
http://www.linternaute.com/expression/l ... a-carreau/
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