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Ma cabane à poèmes
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Mer 22 Avr 2009 22:50
Message Re: Ma cabane à poèmes
Un classique toujours aussi émouvant
Le Pont Mirabeau

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

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Mer 22 Avr 2009 23:00
Message Re: Ma cabane à poèmes
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

LOUIS ARAGON

La poésie parfois clinique mais si pure d'ARAGON...

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Mer 22 Avr 2009 23:00
Message Re: Ma cabane à poèmes
Un soir de demi-brume à Londres

Un voyou qui ressemblait à

Mon amour vint à ma rencontre

Et le regard qu'il me jeta

Me fit baisser les yeux de honte

Je suivis ce mauvais garçon

Qui sifflotait mains dans les poches

Nous semblions entre les maisons

Onde ouverte de la mer Rouge

Lui les Hébreux moi Pharaon

Que tombent ces vagues de briques

Si tu ne fus pas bien aimée

Je suis le souverain d'Égypte

Sa soeur-épouse son armée

Si tu n'es pas l'amour unique

Au tournant d'une rue brûlant

De tous les feux de ses façades

Plaies du brouillard sanguinolent

Où se lamentaient les façades

Une femme lui ressemblant

C'était son regard d'inhumaine

La cicatrice à son cou nu

Sortit saoule d'une taverne

Au moment où je reconnus

La fausseté de l'amour même

Lorsqu'il fut de retour enfin

Dans sa patrie le sage Ulysse

Son vieux chien de lu se souvint

Près d'un tapis de haute lisse

Sa femme attendait qu'il revînt

L'époux royal de Sacontale

Las de vaincre se réjouit

Quand il la retrouva plus pâle

D'attente et d'amour yeux pâlis

Caressant sa gazelle mâle



J'ai pensé à ces rois heureux

Lorsque le faux amour et celle

Dont je suis encore amoureux

Heurtant leurs ombres infidèles

Me rendirent si malheureux

Regrets sur quoi l'enfer se fonde

Qu'un ciel d'oubli s'ouvre à mes voeux

Pour son baiser les rois du monde

Seraient morts les pauvres fameux

Pour elle eussent vendu leur ombre

J'ai hiverné dans mon passé

Revienne le soleil de Pâques

Pour chauffer un coeur plus glacé

Que les quarante de Sébaste

Moins que ma vie martyrisés

Mon beau navire ô ma mémoire

Avons-nous assez navigué

Dans une onde mauvaise à boire

Avons-nous assez divagué

De la belle aube au triste soir

Adieu faux amour confondu

Avec la femme qui s'éloigne

Avec celle que j'ai perdue

L'année dernière en Allemagne

Et que je ne reverrai plus

Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

Je me souviens d'une autre année

C'était l'aube d'un jour d'avril

J'ai chanté ma joie bien-aimée

Chanté l'amour à voix virile

Au moment d'amour de l'année



Alcools (Apollinaire)
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Mer 22 Avr 2009 23:03
Message Re: Ma cabane à poèmes
Il est magnifique celui la aussi... Clin d’œil
Un petit Aragon que tout le monde connait et mis en musique par Ferré...
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays.
Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit.
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenais mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu.
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

LOUIS ARAGON

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Mer 22 Avr 2009 23:09
Message Re: Ma cabane à poèmes
oui il est beau et désespéré...Et Ferré le chante si bien qu'on ne peut plus dissocier le poême de sa chanson...
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Jeu 23 Avr 2009 09:49
Message Re: Ma cabane à poèmes
Lazuli a écrit : 
D'une lame d'herbe entre mes pouces
Un aigu sifflement jaillit
Déchire de nostalgie douce
Le rideau triste de l'ennui.
 
Clair sifflement lointain répond
En boomerang d'espérance
Tranchant l'espace qui se fond
Au tableau peint des joies d'enfance.
 
Toile légère en liberté
Prairie piquée de marguerites
Blanc dans le vert tendre des prés
Et l'or des boutons qui palpitent.
 
Ventre collés à l'herbe tiède
Deux enfants doux semblent écouter
Du grillon roux au chant d'aède
L'épopée d'un printemps conté.
 
Ivres d'odeurs, couleurs sucrées
Ils mangent la tige des fleurs
Ignorant fleurs parmi les fleurs
Qu'un jour, ils se feront manger.
 
L'heure est trop belle pour y songer
Le tableau sert d'éternité
Cette enfance là est rêvée
Par des enfants réinventés.
 
Pour marquer l'empreinte du temps
La fillette au garçonnet tend
Marguerite qu'un coup de dent
Prive de ses pétales blancs.
 
Trois pétales restent quand même
Esprits mêlés, regards croisés
Par delà les années volées
Dis-moi un peu, comment tu m’aimes…


Comment veut tu ne prendre qu'in seul instant déternité pour en faire de simples couplets et s'abandonner ainsi au seul rivage de la pétale restante, juste une finalité du tout qui rime avec beaucoup.

On reconnaît que l'on devient vieux, lorsque l'intensité de ses douleurs dépasse celle de ses plaisirs...

Donc, je suis à la recherche d'un maximum de plaisirs :)
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Jeu 23 Avr 2009 10:05
Message Re: Ma cabane à poèmes
A la tension de ...

L'immensité du monde,
déchirure franche,

C'est la dérive des continents,
conscience des mondes,

Là, partout, nulle part.

Ailleurs.
L'autre.
Dans sa grandeur.

Inaccessible vérité sans effusions.
Explicite retenue.



... la différence des forme dans la troisième dimension

La joie authentique est le but de l'âme : c'est la joie que procure les choses belles - Philosophie hédoniste
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Jeu 23 Avr 2009 16:50
Message Brin d'herbe sifflé
vautour a écrit : 
Lazuli a écrit : 
D'une lame d'herbe entre mes pouces
.../...
.../...
Dis-moi un peu, comment tu m’aimes…


Comment veut tu ne prendre qu'in seul instant déternité pour en faire de simples couplets et s'abandonner ainsi au seul rivage de la pétale restante, juste une finalité du tout qui rime avec beaucoup.


Mince, t'es pas un Vautour... t'es un rossignol de velours...
Bises
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Sam 25 Avr 2009 13:37
Message Au revoir
Lazuli a fait son temps...
Je vous laisse la cabane. Prenez en soin.
Denis, je te laisse les clés virtuelles. Elles sont en de bonnes mains, je crois...
Reçois des copines, des séductrices ou pas! T'es quelqu'un de bien, je te l'ai déjà dit souvent, je crois. Je le pensais.
Je reprends mes bagages, mes lunettes et mon chapeau et je referme la porte en murmurant un prénom!

VACHE! CA C'EST DE LA SORTIE THEATRALE OU JE NE M'Y ENTENDS PAS!

Salut tous!
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Sam 25 Avr 2009 13:40
Message Re: Ma cabane à poèmes
Tu nous quittes? Déçu(e) ou triste

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
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