Mission Rosetta, à la recherche des origines de la vie Terrestre

Philae est arrivé à destination il y a 5 minutes, et j’ai manqué le direct (enfin, avant, je parle de la réception de la confirmation sur Terre, qui a pris 28 minutes avant d’arriver).

Touch down de Philae… avant / après : (l’image n’est pas de moi)





… et vraiment une nouvelle page de l’histoire de l’humanité, commence à s’ouvrir (et aussi, c’est notre futur monde, là‑bas).

La comète “Chury” fait 5.4 km sur sa plus grande diagonale et 2.6 km au niveau du cou. La gravité aux environs de la comète ou sur la comète (je ne sais pas exactement), est inférieure à celle régnant dans l’ISS. Posé(e) sur la comète, Philae pèse 1 g, contre 100 kg sur Terre.

La comète tourne sur elle‑même en 12 heures environ. Philae à sa surface, voit alterner des jours et des nuits de 6 heures. Il était nécessaire qu’il se pose dans une région qui n’est pas toujours éclairée, pour ne pas surchauffer et griller en plein soleil. Au plus froid, la température sera d’environ 200 K (je n’ai pas put connaître la température au plus chaud).

Le largage de Philae s’est fait à une grande distance, d’environ 20 km, pour protéger l’orbiteur Rosetta, que les chercheur(se)s espèrent voir actif pendant des années encore. Larguer Philae depuis une plus faible altitude, comme les 1 à 3 km initialement prévus, aurait fait courir le risque de perturber ou endommager Rosetta, dont les panneaux solaires sont nettement plus grands que ceux des autres sondes, comme le solaire est sa seule source d’énergie (Rosetta n’a aucune pile à combustible).

Phila ne communique pas directement avec la Terre, et c’est Rosetta qui lui sert de relais. Pour cette raison, et par l’effet de la rotation de la comète sur elle‑même et de l’orbite de Rosetta autour de la comète, il y aura des temps périodiques de silence radio.

On aura pas immédiatement toutes les images prises par Rosetta et Philae, car certaines données, incluant des images, reste réservées pour publication en exclusivité dans des revues comme Nature et Sciences, contre rémunération. Pour protéger cette rémunération, les images ne seront pas toutes dévoilées au public, en tous cas pas avant un délais de 2 à 4 mois. Mais les images rendu public immédiatement, sont déjà très biens.

Trois photos noir‑et‑blanc de 67P Chury’. Chacune des photos est assez grande. Cliquez sur une image pour la voir en taille maximale dans la page, puis sur le bouton d’agrandissement qui s’affiche encore ensuite (normalement, en bas à droite), pour la voir en résolution complète.




Ici, on distingue bien les deux lobes, la structure faite de deux comètes ou astéroïdes collé(e)s l’un(e) à l’autre. Cette photo est assez magnifique, vue en taille complète.




Détail d’un lobe.




Remarque : ce n’est pas une photo d’un site d’atterrissage, pour ce que j’en sais, et en tous cas, ça ne me semble pas être le site J.

Une photo de 67P Chury’ et de Rosetta, vus ensemble.

Deux photos de Philae.




Philae, quelques temps après son largage par Rosetta.




Une photo du socle, du dessous, de Philae, posé sur 67P Chury’.

Après le contact de Philae, hier, des choses étranges ont été constatées. Il semblait que Philae bougeait. Maintenant ils savent ce qu’il s’est passé.

Au premier contact, Philae a rebondit jusqu’à plus d’un 1 km d’altitude, un rebond qui a durée aller‑retour, entre 1 heure 50 minutes et 2 heures (la gravité étant très faible). Puis au moment du second contact, un second rebond encore, d’une durée de 7 minutes, dont je ne connais pas l’altitude.

Le premier rebond a eu lieu à 10 mètres du point choisi… plutôt une bonne précision, excepté qu’il ne devait pas y avoir de rebond.

Au lieu de se poser sur le Site J, Philae y a rebondit. Au retour du second rebond dont je ne sais pas où il s’est produit, Philae a finalement atterrit sur le Site B.




Sur cette photo, le Site J, initialement prévu, est marqué d’une croix rouge, et le Site B, où Philae a fini par se stabiliser, est marqué d’un rond blanc. L’emplacement exacte de Philae dans ce rond blanc, est encore inconnu.

Le Site B n’est pas très bon, il n’était même pas retenu comme second choix, … c’est le Site C qui l’était.

Comme vous voyez sur la photo, il y a une falaise. Il est craint que Philae y soit en mauvaise posture, sur la paroi de cette falaise (n’oubliez pas que la gravité est très faible). Il/elle a une patte en l’air, seulement deux touchant le sol. Ses harpons n’ont pas rempli leur rôle : les avis varient, entre un non‑déclenchement et un déclenchement avec un mauvais fonctionnement…

Philae n’est donc pas arrimé à 67P Chury’ et se trouve probablement dans un position assez inattendue, si bien que les scientifiques seront très prudent avant la mise en action du moindre élément mécanique.

Accroches‑toi bien petit robot … .

Un autre problème, est que à cause de sa position sur la falaise, il semble que Philae aura des difficultés à s’alimenter en énergie. L’exposition au Soleil semble faible, à cet endroit.

Il y aura des tentatives de le/la faire manœuvrer, mais j’ignore par quel procédé, ni si ce serait réellement fait.

L’arrimage n’est pas strictement nécessaire pour que Philae reste sur Chury’, car même faible, la gravité y est suffisante pour ça. Le problème est surtout celui de la stabilité pendant certaines expériences impliquant des opérations mécaniques ; l’absence d’ancrage par les câbles et harpons, se ferait surtout sentir pendant l’échantillonnage du sol par forage… cette expérience n’aura peut‑être alors pas lieu. Je crois même que l’ancrage avec avec harpons et câbles tendus, avait été conçu en prévision de ce forage.

Dommage…

Ça devient techniquement surprenant. Il n’y a pas d’arrimage, qui était nécessaire pour un forage, et pourtant, il semble qu’un forage a été fait.

Comment le robot a put tenir en place alors ?


La localisation du robot se précise ; il serait au pied de la falaise. Sur la photo ci‑dessous, la flèche en surimpression représente le grand bond qu’il a fait, qui l’a fait retomber à son mauvais emplacement actuellement, depuis l’emplacement prévu.



Une opération ahurissante va être tentée (si elle ne l’a pas déjà été au moment où je le dit) : en plus d’avoir fait un forage dont on peut se demander comment, il vont utiliser l’appareil de forage pour taper un petit coup sur le sol, pour faire bondir Philae, volontairement cette fois, dans l’histoire qu’il atterrisse dans un endroit plus ensoleillé, parce qu’il manque vraiment d’énergie et que ça batterie s’épuise vite. Actuellement, il est dans un lieu ne lui offrant que 1h30 de Soleil sur les 12h du cycle jour‑nuit sur Chury’.

S’il est au pied de la falaise, et qu’il ne le font pas bondir trop haut, il ne pourra pas atterrir dans un endroit pire que celui où il se trouve (question ensoleillement).

Qu’ils tentent ce bond, confirme que Philae n’est pas arrimé, et ramène à la question précédente : comment le robot a‑t‑il put forer dans ces conditions ?