Pologne : les médias aux mains du pouvoir

Comme je ne regarde pas la TV, je l’apprends tardivement. Vous en aviez entendu parler, vous ?

En Pologne, le parti populiste “Prawo i Sprawiedliwość” (PiS), « Droit et Justice », un parti nationaliste de droite, a accusé les journalistes de faire de la propagande contre le parti au pouvoir et a promis de « faire du ménage ». Cette menace envers les journalistes a été faite à la télévision, devant une présentatrice qui interviewait le ministre de la culture. Quelques jours après, début Janvier, la menace était mise à exécution, des journalistes et présentateurs déplaisant au parti ont été renvoyé et la direction des chaînes de télévision publique, donné à des proches du pouvoir ; de même pour les émissions qui dérangent le pouvoir, plusieurs ont déjà été interdites. Le personnel des télévisions publiques a peur et n’ose même pas répondre le moindre mot aux questions des médias non‑Polonais qui les interrogent sur cette prise de contrôle.

La préservation de la liberté d’information ne repose plus que sur deux chaînes privées et internet.

Il y a des craintes que ces opérations ne s’arrêtent pas aux médias et s’étendent à la justice.

Une partie de la population a réagit, avec au moins une manifestation dans la rue, comptant 100 000 manifestant(e)s.

L’Union Européenne s’inquiète et a mis la Pologne sous surveillance. Même s’il est malheureusement peu probable qu’il y ait des sanctions, l’UE a lancé une procédure de « sauvegarde de l’état de droit », une procédure qui n’avait jusque maintenant été mise en œuvre que pour la Hongrie.

Petit clin d’œil au passage, aux lepenistes et mélanchistes qui se plaignent que « la france est une dictature » et passent leur temps à dire que les journalistes sont tous des « vendus au pouvoir ». Prendre pour des dictatures, des régimes dans lesquels il faut accepter la frustration que les gens non‑d’accord avec soi peuvent s’exprimer — et oser appeler ça une dictature — c’est courir le risque de connaitre la dictature, la vraie.

La chaîne française LCP en parlait.

Par exemple, ci‑dessous, une manifestation de 50 000 gens, à Varsovie, contre ces décisions du gouvernement.