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L’histoire fait dire à Kelvin qu’il pensait qu’à son époque, la physique avait tout compris, qu’elle ne travaillait plus qu’à ajuster la précision de ces constantes, et qu’il ne restait que deux petits nuages (la non‑additivité de la vitesse de la lumière et une autre énigme en physique) qui seraient rapidement dissipés.

Cette affirmation qui lui est prêtée est reprise souvent pour illustrer l’étendue de ce que la physique ne comprends pas, et que c’est une erreur de ne pas en avoir conscience.

Mais Kelvin n’a pas prononcé cette phrase, et au contraire, il sentait l’énormité de la révolution que la physique a connu au début du ⅩⅩᵉ siècle.

C’est un physicien, Alain Aspect, dans la vidéo ci‑dessous, qui corrige cette croyance erronée, après s’être procuré une copie de l’article de l’époque, dans lequel il aurait eu ce prétendu excès d’optimisme. Voici ce que Kelvin a réellement dit (pas mot pour mot, mais en gros, avec les mots d’Alain Aspect qui le rapporte) :

Kelvin a écrit : 
La physique est un magnifique édifice. On a vraiment compris énormément de choses. Mais dans ce magnifique ciel bleu, il y a deux nuages ; et ces deux nuages, ce sont deux gros nuages noirs, et je pense que pour parvenir à se débarrasser de ces deux nuages, il va falloir sérieusement remettre en cause nos concepts.


C’est à 00:11:00 de cette conférence. Pour anecdote, A. Aspect a lui‑même crut à cette version erronée de l’histoire, pendant un temps.

Le photon, particule ou onde ?
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