Le vote blanc en france

L'Assemblée nationale vient d'adopter une proposition de loi centriste qui vise à reconnaître le vote blanc, et à le distinguer des abstentions et des nuls aux élections. Même si les électeurs votant blancs ne pourront pas faire basculer une élection, notre chroniqueuse Dom espère qu'on pourra enfin les entendre.

mais au passage, elle a voté cette reconnaissance en supprimant l'amendement le plus essentiel, qui précisait que les votes blancs seraient comptabilisés dans les suffrages exprimés, comme le prévoyait le texte initial.

En résumé, on comptera les votes blancs, on en publiera le nombre, mais ceux-ci ne compteront toujours pas dans les résultats, autrement dit un candidat pourra toujours être élu à 51% des voix, même si cela ne représente en réalité que 10% des suffrages exprimés.

Une déception quand‑même sur un point, mais qui n’est pas au point de retirer toute pertinence à ce projet de loi. […]

Les scores des élections ne seront pas corrigés en tenant compte des votes blancs […]

[…] Si l’on intègre les votes blancs aux suffrages exprimés, ni François Hollande en 2012, ni Jacques Chirac en 1995 n’auraient eu la majorité absolue ! En 2012, plus de 2 millions de Français ont voté blanc, soit 5,8% des votants. Aux législatives, de 1993, presque 10% des votants ont voté blanc au second tour. Au référendum de 2000 sur le quinquennat, ce sont 16% des votants qui avaient voté blanc ou nul.

[…]

Vivement la VI‑ème République !

L’étape du 22 novembre est importante, mais elle reste insuffisante. La proposition de François Bayrou n’était pas seulement de reconnaître le vote blanc, mais de le comptabiliser comme un suffrage exprimé.

c’est un très grand enjeu que les citoyens puissent manifester une opinion de retenue ou de défiance aux différents votes qu’on leur propose […] Il est scandaleux qu’on imagine qu’on pourrait l’appliquer plus tard mais que pour la première élection qui se présente on le refuserait.

Les ordinateurs du ministère de l’Intérieur ont dû tourner et je crains même qu’ils soient capables de nous faire une petite facétie pour les européennes.

A l’initiative du PS, et à la fureur de l’UDI, les députés réunis en commission la semaine dernière ont repoussé l’entrée en vigueur de la mesure au 1‑er avril.

Prendre en considération le vote blanc, c'est prendre en
considération une partie de l'électorat qui reste insensible
à leurs promesses, les politiciens ont du mal a le faire.

Un amendement déposé à l’Assemblée nationale repousse au 1er avril 2014 la date d’application de la loi, ce qui rend effective la reconnaissance du vote blanc pour les prochaines élections européennes.

Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.

Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés qui ne sont pas pris en compte dans les résultats de l’élection. […]

Prendre en considération le vote blanc, c'est prendre en considération une partie de l'électorat qui reste insensible à leurs promesses, les politiciens ont du mal a le faire.