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Auteur | Message |
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Débateur
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Un fait divers ( d'hiver) dramatique, une histoire de passion qui se termine mal : Un guide et sa cliente restent bloqués à 4000 mètres, et meurent de froid et d'épuisement.
J'ai par hasard parcouru les commentaires sur un forum d'actualité, et certains sont véritablement choquants.... Du genre "ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient, c'est scandaleux de mettre en péril la vie des sauveteurs" (je résume). Dans ce genre d'actualité, il y a toujours des petits malins bien pensants qui s'autorisent à émettre un point de vue plus que limite.... Des Mr et Mme tout-le-monde, planqués dans leur petit confort et leur vie étriquée, ne connaissant rien ni à la passion ni à la montagne, et qui sortent à la va-vite des propos infamants. C'est pitoyable. J'ai une pensée pour ce guide, mort dans l'exercice de son métier, et sa cliente, morte dans l'exercice de sa passion. "On met du temps à devenir jeune" P Picasso |
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Modératrice
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Cairn a écrit : Un fait divers ( d'hiver) dramatique, une histoire de passion qui se termine mal : Un guide et sa cliente restent bloqués à 4000 mètres, et meurent de froid et d'épuisement. J'ai vu ça aux infos. Cairn a écrit : J'ai par hasard parcouru les commentaires sur un forum d'actualité, et certains sont véritablement choquants.... Du genre "ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient, c'est scandaleux de mettre en péril la vie des sauveteurs" (je résume). Il y a vraiment des cons sur terre et on est bien obligés de faire ! Cairn a écrit : J'ai une pensée pour ce guide, mort dans l'exercice de son métier, et sa cliente, morte dans l'exercice de sa passion. Je pense qu'ils sont tous les deux morts de leur passion mais ça ne change rien au fait que c'est bien dommage. |
Débateur
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Quelque chose m'intrigue dans ce drame....
Je vais aller faire un tour sur un forum alpinisme pour tenter de comprendre "On met du temps à devenir jeune" P Picasso |
Administrateur
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C’est quoi qui t’intrigue ?
Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
Débateur
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Hibou a écrit : C’est quoi qui t’intrigue ? Ce qui m'intrigue, c'est ce qui a conduit la cordée à tenter l'ascension avec un ....créneau météo trop juste pour une course de cette envergure. Le guide très confirmé (Olivier Sourzak) et sa cliente (Charlotte Demetz) étaient partis pour une grande course (le Linceul en face Nord des Grandes Jorasses). Une asecension difficile et technique qui se fait néanmoins dans la journée pour une cordée en forme et avec de bonnes conditions. Ils sont partis le 3 novembre, sous le soleil. Et le 4, une dégradation était annoncée. Au soir du 3, ils étaient toujours dans la voie et ont dû se résoudre à un premier bivouac, sans matériel spécifique (ils devaient sortir dans la journée). Au soir du 4, ils avaient à peine entamé la descente sur le versant Sud, et se sont trouvés bloqués pour un second bivouac, par des vents de 100 kms/h et des températures de -25°. Comment en sont-ils venus à cette extrêmité ? "On met du temps à devenir jeune" P Picasso |
Modératrice
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Effectivement, c'est bizarre qu'ils mettent plus de 2 jours pour faire une expé qui est sensée se faire en une seule journée.
Aux infos ils disaient que la cliente était expérimentée. Ils ont dû avoir des problèmes mais alors pourquoi ils n'ont pas alerté les secours ? Les infos disaient aussi qu'ils ne devaient plus avoir de batterie mais si le guide n'était pas con, il a dû charger sa batterie de portable avant de partir et donc au deuxième jour le téléphone devait toujours fonctionner. |
Débateur
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zen a écrit : Effectivement, c'est bizarre qu'ils mettent plus de 2 jours pour faire une expé qui est sensée se faire en une seule journée. Ce n'est pas bizarre, c'est juste que la cliente en question était dans un "jour sans", et qu'ils ont perdu du temps dans l'ascension. Ca va très vite en montagne de perdre du temps et d'être obligé de bivouaquer. Parfois, les choses échappent au contrôle des responsables de cordée, et c'est ce qui s'est vraisemblablement passé. Les secours ont été alertés en temps et en heure, mais n'ont pas pu intervenir à cause des conditions météo. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'ils n'ont pas fait "demi-tour" voyant qu'ils n'étaient pas dans les temps et que la météo allait se dégrader. "On met du temps à devenir jeune" P Picasso |
Modératrice
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Citation : Ce que je ne comprends pas, c'est qu'ils n'ont pas fait "demi-tour" voyant qu'ils n'étaient pas dans les temps et que la météo allait se dégrader. Ils n'étaient pas dans les temps, la météo allait changer et la cliente était dans un "jour sans". Ce sont tous des trucs qui auraient dû les faire descendre. Tu dis qu'au soir du 4, ils avaient à peine entamé la descente. Ce n'est pas normal. Ils auraient dû abandonner l'ascension et rebrousser chemin bien avant. Enfin, moi je dis ça parce que c'est comme ça que j'aurais réagi en spéléo dans ce genre de conditions. |
Membre balbutiant
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Deux hypothèses pouvant expliquer pourquoi le guide n'a pas opté pour le repli :
1) contrairement aux prévisions, la neige n'était pas dans des conditions idéales, pas assez dure : une redescente s'est avérée alors trop risquée et la la progression s'en est trouvée plus difficile, plus fatigante et plus longue. Arrivés au sommet trop tardivement, ils ont estimé qu'en l'état, un bivouac était nécessaire plutôt que de poursuivre de nuit après une journée éprouvante surtout pour Charlotte. 2) Par temps froid on a moins soif mais on se déshydrate autant que par temps chaud, ne serait-ce qu'en respirant, cela d'autant qu'on se fatigue beaucoup. Charlotte a pu se trouver en situation de déshydratation aiguë au sommet. En tel cas, je l'ai connu sur une paroi après 11 heures d"escalade continue, on est pris de contractions musculaires très fortes qui finissent par rendre impotent ; on en peut plus avancer. Cette hypothèse pourrait expliquer qu'au lendemain soir, il n'avaient déjà plus de gaz dans leur réchaud. Pour réhydrater Charlotte, le guide a dû faire fondre sans cesse de la neige pour faire boire sa cliente. Quant à la batterie épuisée, on ignore si c'est c'est vraiment cela qui a coupé la liaison. Le grand froid a très bien pu détérioré la batterie quand bien celle-ci avait encore des réserves. A priori on ne saurait imaginer qu'un guide soit parti en course sans une réserve maxi de batterie et de gaz. |
Administrateur
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bloli a écrit : A priori on ne saurait imaginer qu'un guide soit parti en course sans une réserve maxi de batterie et de gaz. En même temps, j'ai rarement entendu parler de guides ayant fait défaut. Puis ils impliquent autant leur propre personne que celles qu’ils guident. La haute montagne, c’est risqué, il y aura toujours des accidents, il faut accepter que c’est comme ça et que ça arrive parfois, et juste faire ce qu’on peut. Ce n’est pas comme si c’était un accident dut à l’imprudence ou à l’inconscience. Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
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