Arabie Saoudite, la dictature trop vite oubliée

Encore une dictature financée par le pétrole, mais celle‑ci avait tendance à se faire oublier, en donnant des faux signes de bonne volonté, alors que l’esclavage y a toujours court.

Un architecte ou étudiant en architecture, s’alarme des conséquences humaines et éventuellement environnementale, d’un projet plus que pharaonique, dans le désert. Le projet s’appel NEOM, et veut créer en plusieurs lieux du désert, des nouveaux mondes sortie de l’imagination d’urbanistes et architectes, dont les travaux ont réellement commencé. Le projet d’une échelle difficile à imaginer, faisant penser visuellement à de la SF utopiste, est censé préparer la place de l’Arabie Saoudite dans l’avenir. Les promoteurs parlent eux‑mêmes de projet futuriste, où une partie du personnelle sera même constitué de robots. Depuis plusieurs années, le pays essaie d’imaginer son après rente pétrolière, mais en devant compter sur des investisseurs étrangers et des cotations dans la bourse du pays.

Il y a des doutes sur faisabilité financière, sur les promesse de respect de l’environnement, les annonces de technologies à faire rêver, mais il y a surtout déjà des inquiétudes avérés sur le respect des droits humains et de leur mépris à grande échelle.

L’Arabie Saoudite était connue pour pratiquer l’esclavage jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Ce n’est pas de l’histoire terminée, ça ne s’est finalement jamais arrêté. Des gens travaillent dans le désert, 80h/semaine avec deux jours de repos par mois, et interdiction de se plaindre sous peine de privations, alors qu’ils manquent déjà de l’essentiel et ne perçoivent aucun salaire depuis plusieurs mois. Les esclaves de l’Arabie Saoudite, proviennent au moins de l’Inde, du Bangladesh et des Philippines et peuvent arriver en Arabie Saoudite après avoir été trompé sur les conditions de travail sur place, par des agences de recrutement dans leurs propres pays.

Ensuite, il y a le respect des minorités. Le désert n’est jamais totalement désert, il a toujours été habité par des nomades. Les populations qui refusent de quitter les régions des projets qui représentent au total une superficie de plusieurs dizaine de milliers de kilomètre carrés, sont menacés et les opposants récalcitrant maltraité ou assassinés.

Le traitement des esclaves et des minorités pour ce projet, fait un bilan meurtrier, selon au moins une source (voir vidéo plus bas), comparable à la guerre en Ukraine, bien qu’aucune armée ne semble déployé sur place. Pourtant ça passe inaperçu.

Ça fait une raison de plus de se passer du pétrole au plus vite. Il est vrai que la rente pétrolière, est une aubaine pour une dictature qui se soucie peu du développement réelle de sa population, même si la développement économique à l’occidental n’est pas égalitaire, on est loin de ces massacres.

Entre autres entreprises Occidentales, des entreprises françaises sont plus ou moins impliquées dans le projet, dont EDF, alors qu’un sondage internet a fait savoir à la direction que 78 % du personnel est opposé à cette compromission, Systra, par là aussi accusée de participer à un projet d’épuration ethnique de Gaza, et Egis, dont la contribution est à investiguer.

Il est rare et difficile d’avoir des images de ces chantiers, tout étant fait pour cacher la réalité des conditions de travail, les seules images circulant librement depuis l’Arabie Saoudite, étant des images de promotion. Une équipe a cependant réussi à réaliser un film documentaire sur ces migrants exploités, sans savoir encore si ce film passera au cinéma en france.

D’abord la vidéo via laquelle cette histoire vraie a été apprise puis quelques liens pertinents sur le sujet.

NEOM, The Line, cette folie doit cesser immédiatement — Architekton —  4 Novembre 2024

• Le mégaprojet saoudien Neom courtise les investisseurs chinois (la-croix.com), 21 Avril 2024.
• En Arabie Saoudite, l’enfer des domestiques (amnesty.fr), 6 Mai 2021.
• Arabie saoudite : 7 choses à savoir sur Neom, la mégalopole du futur de MBS (lesechos.fr), 26 Juillet 2022.