Apophis : le suivi du risque de collision

À la suite du message précédent.

DART ne va pas exactement tenter de dévier un astéroïde, mais tenter de modifier l’orbite d’un petit astéroïde tournant autour d’un plus gros. Le petit est comme une lune du gros.

Le gros astéroïde, est Didymos, de 780 m de diamètre, et le petit astéroïde qui orbite autour, est Dimorphos, de 160 m de diamètre. C’est Dimorphos que la sonde DART de 560 kg, impactera à une vitesse de 6 km/s, pour un peu modifier son orbite autour de Didymos et vérifier qu’il n’y a pas de mauvaise surprise et que la modification de l’orbite est bien comme prévue.

Plus tard, la sonde Hera se rendra sur place pour inspecter le cratère d’impact produit par DART et mesurer la modification de la trajectoire, permettant de valider ou pas les modèles de calcul.

Si DART ne modifiera que l’orbite d’une lune d’un astéroïde au lieu de l’orbite d’un astéroïde autour du Soleil, c’est pour éviter de accidentellement créer les conditions d’une future collision avec la Terre. Modifier l’orbite du petit astéroïde tournant autour du gros central, ne modifiera quasiment pas la trajectoire de ce mini‑système autour du Soleil.

Ces données sont issues de la vidéo du message « Re: Les extinctions de masse ».

Note : en parlant de diamètre, c’est une approximation de la taille, les astéroïdes étant rarement sphériques.

L’impacteur a atteint le petit astéroïde satellite d’un plus grand, à la date initialement prévue, exactement dans la nuit du 26 au 27 Septembre (la nuit de Lundi à Mardi dernier). Les images prises par l’impacteur lui‑même, s’arrêtent évidemment soudainement, mais des observatoires terrestres on put filmer la suite de la collision, même si en images nettement pixelisées. James Webb observera bientôt les produits restant de la collision.

L’idée était de tester une méthode de protection de la Terre, contre les astéroïdes potentiellement menaçants. Il est encore trop tôt pour dire la tentative de détourner cette astéroïde de test est un succès ou pas, les observations et les calculs nécessaires à la détermination de sa nouvelle trajectoire, demanderont un peu de temps.

Le comportement d’un astéroïde est difficilement prévisible. Quand la sonde Osiris‑Rex s’était posé sur Bénou, à faible vitesse pourtant, le comportement de la surface au contacte de la sonde, avait surpris, et s’est avéré bien plus meuble et mobile que prévu. Ce n’est qu’un exemple de surprise possible parmi d’autres.

Dans la première vidéo ci‑dessous, les images prises par l’impacteur lui‑même, dans la seconde, des images de l’impactes par des observatoire terrestres.

DART Impact — JHU Applied Physics Laboratory — 27 Septembre 2022


DART asteroid impact seen from ground observatory and cubesat — VideoFromSpace — 27 Septembre 2022

L’objectif a été atteint et l’objectif minimal, a été dépassé. Le minimum était de réduire la période de l’orbite du petit astéroïde compagnon du plus gros, d’au moins environ 70 s et elle a été réduite de 32 mn, passant de 1h55 à 1h23.

En oubliant pas que les astéroïdes sont de natures largement variables entre eux, que alors les conclusions pour celui‑ci ne vaudrait peut‑être pas pour tous.

Environ à partir de la 4ᵉ minute de la vidéo ci‑dessous.

Dernières nouvelles des étoiles (DNDE) № 268 — Hugo et Maxime Lisoir — 2022