Européennes 2014 : élections et primaires

Un signe de la laïcité de l’Union Européenne .

Anna Stamou est Grecque, et elle porte le foulard sans se cacher; elle se présente aux élections parlementaires Européennes… et Aube Dorée prend une claque .

Anna Stamou first headscarfed MP in European Parliament polls (ummid.com). 8 Mai 2014.
La première candidate voilée aux élections européennes est Grecque (oumma.com). 9 Mai 2014.



Je cite l’extrait me semblant le plus important et en français, issu du second article, celui de Oumma.com.

En fait Corine Lepage explique que ce ne sont pas les lobbies en eux‑mêmes qui sont non‑souhaitables, et que c’est seulement la corruption impliquant les lobbies. Elle est elle‑même députée et explique que le rôle consultatif des lobbies n’est pas une mauvaise chose en soi, qu’ils sont utiles aux députés pour évaluer les effets des projets de directive parce que les députés ne sont pas omniscients et qu’ils ont besoin de ces avis. Le problème ne se poserait que lorsque les lobbies se substituent aux députés ou qu’ils prennent le contrôle des députés, en les achetant.

Dans un autre article, elle se plaint aussi du manque d’assiduité des députés et de leur vulnérabilité à la corruption, comme d’une conséquence de leur carriérisme politique, si j’ai bien compris le sous‑entendu. Pour y remédier, elle a créé son propre partie « Europe Citoyenne », dont les listes ne contiennent que des gens issues de la société civile.

Voir : Corinne Lepage veut d’autres profils au Parlement européen (lemonde.fr). 6 Mai 2014.

Dans un commentaire à l’article, on peut lire cette appréciation d’un lecteur à propos de Corine Lepage, qu’il semble connaitre au moins de loin :

La liste des candidats à la présidence de la Commission Européennes…

Comme expliqué précédemment, ces élections sont plus importantes que les précédentes, non‑seulement que parce que les pouvoirs de la Commissions ont été étendus, mais aussi parce que ces élections influenceront le choix du Président de la Commission, car depuis le traité de Lisbonne, ce président doit obligatoirement être choisi par les chefs d’états, en tenant compte des votes des citoyens aux élections parlementaires (ce n’est pas encore un président élu au suffrage directe, mais c’est déjà un début de plus de démocratie Européenne).

Les différents partis présentent tous un candidat à cette présidence. Les candidats déclaré pour la Présidence de la Commission et pour chaque parti (en fait, groupe parlementaire), sont ceux indiqués au lien plus bas. Comme il faut cliquer sur des vignettes, la liste est rapportée en dessous, pour rendre la consultation plus pratique.

Diaporama : les candidats à la présidence de la Commission européenne 2014-2019 (touteleurope.eu). Mai 2014.

• José Bové, représentant les Verts/ALE, le Parti Verts/Alliance Libre Européenne;
• Jean-Claude Juncker, le PPE, le Parti Populaire Européen;
• Franziska / Ska Keller, représentant les Verts/ALE, le Parti Verts/Alliance Libre Européenne;
• Martin Schulz, représentant le PSE, le Parti Socialiste Européen;
• Alexis Tsipras, représentant le PGE, le Parti de Gauche Européen;
• Guy Verhofstadt, représentant l’ADLE, le Parti de l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe.

Les Verts apparaissent deux fois, je ne sais pas pourquoi.

En choisissant la liste pour laquelle vous votez, vous devez aussi vous renseigner pour savoir quel candidat à la Présidence de la Commission cette liste présente. Ce candidat peut différer de ce qui est indiqué dans la liste plus haut, mais normalement ça y correspond.

Demain 15 Mai, à 21h, aura lieu un débat important, depuis l’hémicycle du Parlement Européen de Bruxelles. Il sera retransmis sur plusieurs chaîne de télévision, et heureusement également retransmis en ligne, sur le site www.eurovisiondebate.tv, qui pour l’instant affiche un compte‑à‑rebours du temps restant d’ici à l’instant du débat.

Le débat sera entre cinq candidat à la présidence de la Commission Européen. Il faut rappeler que quand vous voterez, en plus de choisir vos parlementaires (et qui est la raison pour laquelle le débat sera diffusé en live depuis l’hémicycle Bruxellois du Parlement), vous influerez sur le choix du président de la Commission Européenne, comme le veux l’accroissement des pouvoirs démocratiques du traité de Lisbonne entrant en vigueur à partir de ces élections.

Les cinq candidat(e)s à la Présidence de la Commission Européenne, participant(e)s au débat, sont (par ordre alphabétique avec la nationalité et le nom du groupe politique d’adhésion donné en français) :

• Alexis Tsipras — Grec — Parti de la Gauche Européenne (PGE);
• Guy Verhofstadt — Belge — Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe (ADLE);
• Jean‑Claude Juncker — Luxembourgeois — Parti Populaire Européen (PPE);
• Martin Schulz — Allemand — Parti Socialiste Européen (PSE);
• Franziska / Ska Keller — Allemande — Verts/Alliance Libre Européenne (Verts/ALE).

Pour la première fois, un véritable débat politique Européen entre des représentants de partis Européens . Ça va rendre plus vivante et plus présente cette Europe qui ne semble exister pour personne.

C’est drôle, Ska Keller semble aussi parfois s’appeler Franziska Keller… elle a deux prénoms ?

La réponse est Oui.

Ska Keller, la nouvelle tête européenne des Verts (politis.fr). 8 Mai 2014.


Du diminutif Ska Keller, de son vrai nom Franziska Keller.

En parlant de groupes Européens, attention à ne pas vous emmêler les pinceaux en confondant ALE et AEL.

ALE = Alliance Libre Européenne, et c’est le groupe auquel adhère par exemple les écologiste de EELV en france. AEL = Alliance Européenne pour la Liberté, et c’est le groupe auquel adhère par exemple le FN en france.

Le groupe ALE n’est pas du tout le groupe AEL ! Pour les distinguer, ALE est souvent écrit Verts/ALE, au lieu de ALE tout‑court.

P.S. C’est ce soir le débat.

C’est dans 1h…

-- Édit --

Il faut cliquer sur “Live Debate” à gauche de la page.

C’est entièrement en Anglais, … j’espère qu’il feront une version sous‑titrée pour tout le monde par la suite.

Le débat était moyennement intéressant, mais pas totalement sans intérêt, car il a permis de sentir un peu le tempérament des gens et leur vision.

Question propositions et analyses, c’était plat, dans le sens où il n’y avait rien de vraiment nouveau; mais tout de même des intentions bien affichées de quelques réformes de l’UE, et cela, tous partis confondus. Même si ça manquait méchamment d’imagination, ils ne semblent pas être là pour faire le décore.

Une chose en marge : le PPE (Parti Populaire Européen), que je craignais être un truc dans le style de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire) à cause de son nom, est en fait totalement différent de l’UMP. Jean‑Claude Juncker est beaucoup plus calme et censé que Napoléon Sarkozy, et moins caractériel et dominateur aussi. Bref, on peut noter que PPE ≠ UMP.

À part ça, il n’est pas au point leur système de rediffusion en live sur le Net. Ça coupait trop souvent.

Je posterai un résumé à partir des brèves notes que j’ai prise. Mais il en manquera, parce que je n’ai pas tout noté et que j’en ai manqué un peu à cause des coupures.

Voici… (en oubliant pas que je n’ai pas tout noté, seulement ce qui m’a fait accroché sur l’instant où ce que j’ai noté était dit). J’écris utilisant le nom des groupes politiques des candidats au lieu du nom des candidats.

Sur l’emploi, aucun n’a fait de proposition sérieuse, et tous refont le même coup d’un domaine miraculeux qui présentera une aubaine qui créera des emplois à la pelle et autant qu’on en voudra. Pour Verts/ALE, c’est évidemment l’environnement (on a donc plus qu’à souhaiter une bonne détérioration de l’environnement pour être sûr qu’il y aura un nombre d’emplois suffisant à créer), pour ADLE, c’est plus divers, mais trop nettement orienté vers le numérique, qui même si c’est un domaine intéressant et utile, ne pourra jamais résoudre le problème du chômage à lui tout‑seul. Et évidemment, rien sur la durée.

Un autre coup que tous font, c’est l’emploi des jeunes, certes un problème, mais en oubliant que le chômage touche tous les âges, y compris ceux qui ont été jeunes à une époque, et à qui on a déjà fait ce cinéma et qui attendent toujours qu’on leur tienne les promesse faites et jamais tenues (encore plus vrai pour les chômeurs longues durées ou très longues durées).

En résumé sur l’emploi, ils me semblent tous incompétents, et prendre la cible créant le plus facilement l’émoi d’approbation et aussi la plus facile à berner car sans mémoire des promesses similaires déjà faites depuis des années… les populations jeunes.

Sur l’austérité et les banques. Pour Verts/ALE, tout le monde doit payer. Pour PS, il faut une politique de responsabilisation des banques. Pour PPE, les banques sont déjà responsabilisées car le nécessaire a été fait depuis la crise de 2008. Pour ADLE, il faut distinguer les banques d’investissement d’un autre type de banque dont je n’ai pas bien compris le nom (-- edit -- les banques publiques). À l’idée qu’il faudrait plus d’intervention de l’état dans les banques, il objecte que les banques publiques Grecques ne roulaient que pour l’état Grecque et qu’elles ont été parmi les plus corrompues (si j’ai bien compris), et que plus d’état n’est pas une solution. Pour PPE, on peut au moins se féliciter d’une chose : l’Europe a eu raison de se montrer solidaire avec la Grèce et de ne pas l’abandonner à son sort, et que par là, l’Europe a fait preuve d’un bon esprit.

Sur les raisons pour les états membres de l’UE de rester dans l’Union Européenne. Pour Verts/ALE, si les citoyen(ne)s s’investissent dans l’Europe, cette Europe deviendra leur Europe. Pour ADLE, l’interdépendance entre les états rendrait dangereuse une division, car la coopération ferait place à la guerre économique entre les états. Il souligne que les états qui quitteraient l’UE iraient vers une dévaluation continue de leur monnaie, et que ce sont évidemment les citoyens lambdas qui en paieraient le prix. Il me semble crédible sur ce point, car avant l’Euro, le franc ne faisait que dévaluer et qu’en quelques décennie, sa valeur à environ été divisé par cent (je brosse à grand trait de mémoire). Pour Verts/ALE, il faut montrer aux citoyens qu’ils peuvent avoir une bonne raison de faire confiance à l’Europe, en prenant note de l’inquiétude populaire sur le traité‑transatlantique, qui est discuté dans le secret, et en disant Non à ce traité. Pour PPE, le traité n’est pas discuté dans le secret et cette affirmation est exagérée. Possible qu’il ait raison de faire cette objection, parce que Verts/ALE me semble capable de faire dans l’approximation opportuniste… par exemple avec les lobbys dont elle ne semble pas connaitre ou faire semblant de ne pas connaitre, la part de rôle légitime.

Sur l’Ukraine et l’attitude de Poutine. Pour ADLE, l’Europe se montre trop faible et devrait être plus sévère avec Poutine et son entourage. Pour Verts/ALE, il faut garder à l’esprit la nécessité d’une solution pacifique tout en étant ferme. Pour PPE, il faut préserver la paix tout en étant ferme (même chose environ que pour Verts/ALE). Pour PS, on se fait des illusions quand on se dit qu’on veut d’abord préserver la paix, parce qu’en fait on ne ferait pas le poids militairement devant la Russie de toutes manières (je n’ai aucune idée du bien‑fondé ou pas de cette remarque, et pas envie qu’on le teste).

Sur l’immigration. Pour ADLE, c’est parce qu’on a pas de politique d’immigration légale qu’on a que de l’immigration illégale. Pour PPE, il faut plus d’aide au développement dans les pays sources de l’immigration et cesser de tenter de bloquer ces aides; il faut résoudre le problème à sa source.

Sur les libertés en Europe, y compris les libertés religieuses. Pour ADLE, si je n’ai pas compris de travers, il existe un problème d’inégalité entre les minorités, les minorités n’étant pas toutes traitées avec le même égard. Pour PPE, l’Europe ne doit fixer que les grands principes et les formes de respects dues au citoyen(ne)s, sans dicter de méthode de mise en œuvre et laisser chaque état décider des modes d’action, en fonction des spécificités locales aux états.

Sur l’Europe et sa vision par les citoyen(ne)s. Pour ADLE, l’Europe doit aller au delà de la paix, et on doit la présenter autrement que seulement comme une Europe qui nous préserve des guerres périodiques du passé, elle doit apporter plus que seulement la paix et l’absence de guerres. Pour PPE, les gouvernements nationaux se déchargent opportunément de leurs responsabilités sur l’Europe qu’ils accusent de tous leurs échecs, comme si eux‑mêmes n’existaient pas, n’avaient aucune responsabilité, et agissant ainsi, ils sont en parti responsables de la vision négative de l’Europe. Il souligne que les états constituants l’Europe, s’ils étaient isolés, ne pèseraient rien dans le monde et en seraient vulnérables. Il invite les citoyen(ne)s à devenir des lobbyistes de la démocratie.

Un autre compte‑rendu, et plus précis, par le journal en ligne Atlantico : Revivez les temps forts du débat pour la présidence de la Commission (atlantico.fr). 15 Mai 2014.