La Grande Bretagne par rapport à l’UE

Le 23 Juin 2016, dans 3 jours, le Grande Bretagne vote par référendum pour savoir si elle reste dans l’Union Européenne ou pas.

À cette occasion, un drame s’est produit : un partisan du brexit, c’est à dire partisan que la Grande Bretagne sorte de l’UE, a assassiné une politicienne de 41 ans, mariée et mère de deux enfants, qui soutenait le maintient de la Grande Bretagne dans l’UE.

Le terroriste l’a agressé de plusieurs coups de couteau et balles de revolver, au cris de “Britain first”, « La Grande Bretagne d’abord », le slogan et nom d’un parti nationaliste et identitaire de Grande Bretagne.

Elle a été transporté aux urgences, mais elle est malheureusement morte à l’hôpital .

L’émission TV « C dans l’air » du 17 Juin 2016, parle de la situation en Grande Bretagne à l’occasion de cet assassinat politique.

Jo Cox, morte pour l’Europe — C dans l’air — France 5 — 17 Juin 2016

Un intervenant, Jean‑Christophe Barbier, dit que les campagnes référendaires sont émotionnelles, peu rationnelles. Il pense qu’une des causes est que c’est un vote Oui / Non, binaire, favorisant l’émotion au détriment de la raison. Je ne lui donne pas tord. D’ailleurs ce sont les partis populistes qui promettent qu’avec eux il y aura des référendums tous les jours ou presque.

Plus tard, il suppose que le brexit serait une bonne chose, non‑pas pour la Grande Bretagne, mais pour l’Europe, que si le brexit l’emporte, ça sera un électrochoc qui pourra réveiller l’Europe et nous faire enfin aller vers une Europe fédérale.

… mais ne peut‑on pas y arriver sans brexit ?

Entre ces mots, il juge que la situation actuelle est la conséquence de la situation d’abandon de la construction Européenne, une abandon dont il juge Hollande et Merkel responsables. Je ne lui donne pas tord non‑plus, excepté que j’ai l’impression que l’Union Européenne est à l’abandon depuis plus longtemps encore, depuis au moins 10 ou 12 ans.

Un partisan du brexit, utilise une expression erronée, intéressante à noter : il qualifie l’UE de « super état », alors que les partisan(e)s de l’UE, veulent une fédération.

C’est intéressant pour deux raisons : il ment sur l’intention des partisan(e)s de l’UE, et il trahit une incohérence, en connotant l’état péjorativement tout en présentant le retour à l’état dit souverain (*) et tout‑puissant comme solution à tous les problèmes.

(*) Une expression qui trahit une autre incohérence, mais je fais court.

Nigel Farage, du parti xénophobe UKIP, une grosse voix de la campagne du brexit s’est vu posé cette question lors d’un débat télévisé en GB : « si la Grande Bretagne sort de l’Union Européenne, que se passera‑t‑il ? », et sa réponse fût « Je veux gagner ce référendum, point‑final, les conséquences, je m’en moque ».

L’anecdote est relevée pendant le débat, par un intervenant voulant montrer le degré d’irresponsabilité des partisan(e)s du brexit.

Les citoyens Britanniques ne pourront pas tous voter à ce référendum. Ceux vivant à l’étranger depuis plus de 15 ans, ne pourront pas voter. Il se trouve que ces Britanniques qui ne pourront pas voter, son majoritairement pour l’UE, et craignant que le brexit ne l’emporte, ils ont entamés des démarches auprès de pays Européens, pour obtenir la nationalité de l’un d’eux, et ainsi rester Européens même en cas de victoire du brexit.

 … ils sont Britanniques, sont pour être Européens, mais ils ne pourront pas voter. C’est n’importe quoi ce référendum .

Il y a plusieurs références à des exigences auxquelles l’UE s’est engagé à répondre envers la Grande Bretagne si elle ne sort pas de l’UE, mais ses exigences ne sont pas précisées. Ce serait intéressant de savoir ce qu’elles sont. D’après certains commentaires, elles sont intolérables et inéquitables pour les autre pays de l’UE, d’après d’autres commentaires elles sont salutaires, mais personne ne dit ce qu’elles sont.

La Grande Bretagne a choisi la sortie de l’Union Européenne, mais elle en sort divisée : l’Irlande et l’Écosse on massivement voté pour leur maintient dans l’UE, et vont peut‑être quitté la Grande Bretagne pour rejoindre l’UE indépendamment. Welcome, our friends de Scottish and the North Irish .

La Livre Sterling a dégringolé à une valeur la plus basse depuis 30 ans, immédiatement après l’annonce du brexit.

Le Parlement Européen est convoqué Mardi prochain pour une cession exceptionnelle. Des chefs de la diplomatie Européenne et six fondateurs de l’Union, se réunissent en urgence demain Samedi à Berlin. En france, aujourd’hui à 16h, aura lieu un Conseil des Ministres Extraordinaire.

La Grande Bretagne n’est maintenant plus une place Européenne, et alors une partie de l’activité économique de la Grande Bretagne et en particulier de sa capitale, Londres, va se délocaliser vers l’Union Européenne.

JP Morgan a déjà annoncé que entre 1000 et 4000 emplois actuellement en Grande Bretagne, seraient délocalisés vers l’UE.

Londres va très probablement perdre son statut de place financière, on ne sait pas encore quelle capitale Européenne récupérera ce rôle (ni s’il y en aura un unique ou plusieurs), mais on sait déjà que Paris a très envie de prendre cette fonction.

La question de visas et des taxes va progressivement se poser, même si ça ne se fera pas du jour au lendemain.