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Les maladies mentales
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Beau Parleur
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Lun 29 Déc 2008 19:22
Message Re: Les maladies mentales
Autre info :

LEMONDE.FR | 29.12.08 | 14h37

Les fugues, ce week-end, de deux patients, dont l'un jugé dangereux, de l'hôpital psychiatrique Edouard-Toulouse de Marseille, ont relancé le débat sur les conditions d'hospitalisation de patients susceptibles de présenter un danger pour autrui. Olivier Boitard, président du Comité d'action syndical de la psychiatrie et cosignataire de l'"Appel des 39 : la nuit sécuritaire au crépuscule de la psychiatrie", revient sur les difficultés des hôpitaux psychiatriques et les mesures présentées début décembre par Nicolas Sarkozy pour les "sécuriser".

Les hôpitaux psychiatriques ne sont-ils pas tiraillés entre deux missions : offrir des soins aux malades mentaux et garantir la sécurité, à la fois des patients et de l'ensemble de la société ?

Olivier Boitard : Tout d'abord une précision sémantique. On a entendu parler ces derniers jours d'"évasions" de patients malades mentaux, or quand on quitte un hôpital psychiatrique sans autorisation, c'est une fugue. Le terme évasion est réservé aux détenus carcéraux.

Les sorties sans avis médical sont relativement fréquentes et généralement sans conséquences. Quelquefois, des patients se réfugient dans leur famille, mais en général, après discussion, ils sont réintégrés sans aucune difficulté. Pour les quelques rares cas de patients qui, dans le passé, ont eu des comportements dangereux, la meilleure prise en charge est de leur offrir les meilleurs soins, de façon à ce qu'ils n'aient pas envie de quitter le lieu d'hospitalisation.

A-t-on évalué le nombre de patients psychotiques jugés dangereux ? Comment les soigner ?

C'est un tout petit nombre. Au CHI (centre hospitalier intercommunal) de Clermont-de-l'Oise, deux ou trois patients nécessitent une surveillance particulière. On a un pavillon spécialisé, dans lequel on observe au départ une surveillance très stricte. Grâce aux traitements actuels, psychothérapeutiques ou médicamenteux, les patients se stabilisent et très progressivement, on leur permet de sortir, d'abord dans une cour ou un parc, accompagnés, puis ensuite, seuls. Mais en psychiatrie, on a fermé beaucoup de lits et il est de plus en plus rare d'avoir un pavillon fermé dans un service.

Les récents faits-divers occultent le fait que les malades mentaux sont les premiers victimes d'agressions, voire d'auto-agressions. Comment gérez-vous leur protection dans les services psychiatriques ?

Il peut arriver qu'on mette quelqu'un en chambre d'isolement, en général pour une durée relativement courte, pour éviter qu'il soit agressé par d'autres patients. Nous cherchons également à créer dans les pavillons une ambiance permettant aux patients d'être moins stressés et d'être moins tentés par l'agression. Mais le personnel manque de plus en plus. Auparavant, on comptait cinq infirmiers en moyenne dans un pavillon de vingt lits. Aujourd'hui, on ne compte plus que deux infirmiers, voire parfois un infirmier et un aide-soignant. On est ainsi à la limite de la sécurité au niveau de la surveillance. Et du côté des médecins, il y a aussi pénurie : on estime qu'entre cinq cents et six cents postes de médecins psychiatres sont vacants dans le public. Il y a deux explications à ce problème : les difficultés à recruter dans certaines régions, mais aussi les contraintes budgétaires qui font que, pour des raisons financières, on ne renouvelle pas les départs à la retraite.

Le président de la République a promis plus de moyens pour les unités de malades difficiles. N'est-ce pas un geste positif ?

Ce n'est pas la priorité. La priorité, c'est plus de moyens globaux pour soigner les patients. Ce qui nous choque, c'est qu'au lieu de proposer un plan pour l'ensemble des soins psychiatriques, on n'offre des moyens qu'à l'aspect sécuritaire de l'hospitalisation.

Nicolas Sarkozy prône en effet la création d'un fichier de patients jugés dangereux, le port du bracelet électronique et la généralisation de la vidéosurveillance dans les centres hospitaliers. Craignez-vous l'intrusion du carcéral au cœur des lieux d'hospitalisation ?

Absolument. Il faut un bon équilibre entre la protection de la société et le soin. Nous sommes face à des patients qui ont été reconnus, parfois même par la justice, comme nécessitant des soins. Quand on est malade, on doit d'abord être protégé soi-même et être soigné. Mon inquiétude, c'est qu'avec davantage de mesures de contraintes, les patients vont refuser les soins, se révolter, voire fuguer davantage. Or avec ces patients, il faut avant tout créer progressivement un climat de confiance. C'est la meilleure des sécurités.

Peut-on appliquer la logique du "risque zéro" à la psychiatrie ?

C'est une illusion. Malheureusement, même avec les mesures carcérales les plus folles, on n'arrivera pas au risque zéro. Dans les prisons, des détenus parviennent à s'évader. On n'empêchera donc jamais une fugue. Ce qui est important, c'est d'abord d'avoir des moyens au départ pour bien surveiller les patients, quand il y a des risques importants. Il faut ensuite, dans un second temps, des moyens pour libéraliser progressivement les conditions d'hospitalisation et redonner de l'espoir aux patients.

Propos recueillis par Mathilde Gérard

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Lun 29 Déc 2008 19:32
Message Re: Les maladies mentales
Les récents faits-divers occultent le fait que les malades mentaux sont les premiers victimes d'agressions, voire d'auto-agressions. Comment gérez-vous leur protection dans les services psychiatriques ?



Il me semble, en effet, que le problème est surtout là. Quel est le pourcentage d'actes de violences commis par des malades qui se sont "échappés?" Il me semble que Sarkosy devrait mettre ses énergies et ses mesures sur autre chose que la répression des malades.

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Lun 29 Déc 2008 23:15
Message Re: Les maladies mentales
Il est dit irresponsable devant les juges par rapport aux actes criminels qu'il a commis mais quand je vois qu'il est assez malin pour déclencher l'alarme incendie pour faire distraction et qu'il a eu la présence d'esprit de s'échapper par une trappe de désenfumage située en toiture, il y a de quoi se poser des questions quand même...
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un chat gris
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Message Re: Les maladies mentales
Les aliénés ne sont pas nécessairement idiots, Gaby
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Mar 30 Déc 2008 12:02
Message Re: Les maladies mentales
un chat gris a écrit : 
Les aliénés ne sont pas nécessairement idiots, Gaby



Oui il faut faire une nette distinction entre la débilité et la maladie mentale, certaines personnes par exemple sont en psychose paranoiaque et pourtant elles peuvent très bien être insérées dans un lien social d'apparence normale et exercer un métier de haut niveau très "normalement".

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Mar 30 Déc 2008 14:14
Message Re: Les maladies mentales
Oui et bien justement, c'est la question que je me posais. Dans quelle mesure juge-t-on une personne irresponsable? Sur quoi se basent les psy. pour tirer ce genre de conclusions? Prennent-ils en compte l'horreur des crimes commis (je me rappelle ce jeune qui avait décapité une infirmière), s'il y a eu préméditation ou pas (je me dis que si la personne est aliénée, elle ne prémédite pas ses actes normalement, elle agit sous une impulsion non?), comment être sûr que finalement ces personnes dites aliénées ne prennent pas les psy. pour des idiots...
Moi je ne suis pas psy., je me pose pleins de questions sur le sujet, et je sais qu'il n'existe pas de réponse toute faite sur le sujet. Je pense aussi aux familles des victimes qui voient les agresseurs ressortir parfois que quelques années après leur crime...

Alors voilà, je laisse la parole à ceux qui en connaissent peut-être un peu plus sur le sujet pour m'éclairer sur ce qui rentre en compte pour juger les personnes irresponsables ou pas de leurs actes.
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Mar 30 Déc 2008 15:37
Message Re: Les maladies mentales
Tout d'abord Gaby et contrairement à l'idée reçue on estime à 25 % la population carcérale atteinte de maladies mentales majeures et qui ne bénéficie d'aucun soin adéquat.
Je ne vais m'étaler sur les notions qui rentrent en jeu pour déterminer la responsabilité d'une personne au moment de son passage à l'acte, ce sont des experts psychiatres nommés par un juge qui le font : quelle part d'erreur en est issue ? Très franchement et vue l'ensemble des paramètres utilisés je ne pense pas qu'une personne puisse jouer le jeu de la folie très longtemps et puis dans quel but ? Se retrouver internée plutôt qu'incarcérée afin d'éventuellement être libérée plus vite ? Tout cela serait vraiment du domaine de l'aléatoire.

Juste en aparté et donner un petit éclairage, la psychanalyse retient trois structures psychiques : névrose, psychose et perversion, je pense pouvoir dire qu'en névrose ou perversion la notion de responsabilité est toujours présente, si un passage à l'acte intervient de façon irresponsable c'est dans le cadre de la psychose et s'inscrit dans un délire ( de persécution par exemple pour le paranoiaque) il peut donc y avoir une "préparation" de l'acte qui cotoie la notion de préméditation, mais s'inscrivant donc le cadre d'un délire.

Pourtant ce qu'on relève actuellement en statistiques c'est que les crimes de cet ordre sont très inférieurs que ceux produits par une population dîtes normale et personne ne s'étonne ne pouvoir contrôler cette population dite normale.

Ce que l'on sait aussi c'est qu'à partir du moment où on arrive à créer une possibilité de lien social pour le malade mental une forme de stabilisation intervient, ce n'est pas le seul paramètre pour ce faire, mais cela y participe grandement, c'est le sens des réactions virulentes contre la politique Sarkozy depuis les lettres de certains psychiatre actuellement : contôler toute la population de malades mentaux en l'aliénant est la pire chose que l'on puisse faire, je rappelle au passage que le système nazi est allé jusqu'au bout d'une certaine logique : irrécupérables et à éliminer d'office.

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Mar 30 Déc 2008 17:09
Message Re: Les maladies mentales
Merci Linko pour les explications, notamment sur la notion de responsabilité dans les cas de névrose, psychose ou perversion.
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Mer 31 Déc 2008 08:11
Message Re: Les maladies mentales
La famille de l'étudiant tué dénonce la réforme dans l'urgence de Nicolas Sarkozy

SANTE - Les parents de Luc Meunier, étudiant-chercheur tué le 12 novembre par un déséquilibré, refusent que la mort de leur fils serve de prétexte à une réforme bricolée en urgence. Par la bouche de leur avocat, ils ont pris mardi la distance qui manque habituellement aux réactions émotives. Et appelé à une réforme en profondeur, qui se donnerait le temps nécessaire à l'analyse. Ils appellent à éviter les amalgames, à considérer tous les malades psychiatriques dangereux, et apportent quelques pistes de réflexion, comme la création d'un centre documentaire national recensant les expertises ordonnées pour certains malades, et instituant des magistrats référents qui assureraient la mémoire du parcours de ces malades...

"Le drame de la famille Meunier ne peut servir de prétexte à une réforme finalisée dans l'urgence et dans l'émotion oubliant de signaler par là-même que tous les malades psychiatriques ne sont pas dangereux, explique en préambule Me Hervé Gerbi. La compréhension des dysfonctionnements médicaux, administratifs et judiciaires du parcours (du meurtrier présumé) et les responsabilités qui devront en découler pourront seuls permettre de tirer les enseignements" en vue d'une réforme nécessaire".

Tout en reconnaissant la nécessité d'un apport de moyens financiers, l'avocat suggère d'engager "une réflexion" sur "le statut du malade hospitalisé d'office et la nécessité de concilier soins, objectifs de réinsertion et sécurité publique". Rejetant l'idée d'un fichier des hospitalisations d'office dont le chef de l'Etat n'a pas reparlé mardi, l'avocat suggère donc d'aborder "la perspective de création d'un centre documentaire national recensant l'ensemble des expertises ordonnées par décision judiciaire pour un sujet hospitalisé d'office et reconnu dangereux". Un magistrat référent du malade jugé dangereux et pénalement irresponsable assurerait la mémoire de son parcours médico-judiciaire et pourrait " intervenir ainsi pour tous le actes de la vie d'une telle personne", ajoute l'avocat.

Le 12 novembre, Jean-Pierre Guillaud, déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche pour lesquelles il avait été déclaré pénalement irresponsable, a mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, dans le centre de Grenoble, après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique. Les parents de l'étudiant ont déposé plainte contre X pour tenter de déterminer les responsabilités médicales, administratives et judiciaires ayant rendu possible le meurtre de leur fils.

Ol.B. (avec AFP)

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Mar 6 Jan 2009 18:36
Message Re: Les maladies mentales
j'ai la "chance" de m'occuper d'une vingtaine de personnes malades de schysophrénie, qui vivent à l'exterieur, en ville...
Bien sur , ils vont mieux quand ils sortent de l'hôpital , mais ensuite ils refusent les soins (Loi Kouchner) et ils recommencent à être allucinés et deviennnent dangereux pour eux et les autres....
Pour les voisins c'est souvent l'horreur surtout si le malade aime mettre le feu, ou gardent ses déchets chez lui avec les cafards qui s'installent , sans parler de l'odeur!
Les médecins psy, ainsi que les infirmiers psy refusent d'intervenir à domicile, et il faut faire appel au préfet pour "imposer "les soins d'urgence....
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