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poêmes divers
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Beau Parleur
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Mer 22 Avr 2009 21:44
Message Re: poêmes divers
Thank you Clin d’œil

Tous ces moments se perdront dans l’oubli
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Bavard impénitent
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Mer 22 Avr 2009 21:57
Message Re: poêmes divers
Dusk a écrit : 
Thank you Clin d’œil


My pleasure !
Longtemps que je n'avais pas fait l'exercice, ça m'a donné envie de m'y remettre. Pas facile Wilde, surtout que j'adore la musique de ce passage, la traduction ne la rend pas, malheureusement.

La joie authentique est le but de l'âme : c'est la joie que procure les choses belles - Philosophie hédoniste
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Bavard impénitent
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Jeu 23 Avr 2009 21:35
Message Re: poêmes divers
Pas très gai, mais le texte est beau...J'aime bien ce groupe "Casse Pipe"

Litanies de mon triste coeur

Mon coeur repu de tout est un vieux corbillard
Que traînent au néant des chevaux de brouillard.

Prométhée et vautour, châtiment et blasphème,
Mon coeur est un cancer qui se ronge lui-même.

Mon coeur est un bourdon qui tinte chaque jour
Le glas d'un dernier rêve en allé sans retour.

Mon coeur est un gourmet blasé par l'espérance
Qui trouve tout hélas! plus fade qu'un lait rance.

Mon coeur est un noyé vidé d'âme et d'espoirs
Qu'étreint la pieuvre Spleen en ses mille suçoirs.

Mon coeur est une horloge oubliée à demeure
Qui bien que je sois mort s'obstine à sonner l'heure.

Mon coeur est un ivrogne altéré bien que saoûl
De ce vin noir qu'on nomme universel dégoût,

Mon coeur est un terreau tiède, gras, et fétide
Où poussent des fleurs d'or malsaines et splendides!

Mon coeur est un cercueil où j'ai couché mes morts...
Taisez-vous, airs jadis chantés, lointains accords!

Mon coeur est un tyran morne et puissant d'Asie,
Qui de rêves sanglants en vain se rassasie.

Mon coeur est un infâme et louche lupanar
Que hantent nuit et jour d'obscènes cauchemars.

C'est un feu d'artifice enfin qu'avant la fête
Ont à jamais trempé l'averse et la tempête.

Mon coeur.... Ah! pourquoi donc ai-je un coeur ? Ah! pourquoi
Ma vie et l'Univers ? la Nature et la Loi ?
Litanies de mon triste coeur
Litanies, litanies...

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Mer 29 Avr 2009 20:10
Message Re: poêmes divers
La censure pour l'échafaud (loco locass)


À l’affût des fumisteries, de mes funestes et fumeuses affinités avec les régimes honnis
J’affûte mes flûtes et réfute le « vous fûtes ceci »
Me méfie des « vous fites fi des juifs pis des fifs ici
De tout ce qui s’différencie
Que s’il eut fallu qu’il y eut des fours ici
Vous en auriez fait, pour sûr, du poulet frit
En fait, vous êtes, tous autant que vous êtes, ici, des fous
Des groupies de l’abbé Groulx pis de Jean-Louis Roux… »
Si on les écoute, y
Faut autodafer tout ce qui nous fait honte à leurs yeux de pontifes
Qui réclament sacrifice, sur un autel apocryphe
L’holocauste de nos désirs travestis en vices
En tares, en atavismes
Y veulent voir notre passé brûler vif
Tuer dans l’œuf l’avenir qui s’y niche
J’vérifie, j’lis pis j’trouve que j’ai l’dos large en estifi
On nous mystifie
À la fin des années folles, l’hystérie fut fort bien répartie, merci
Mais qui m’a dit qu’ignorance et amnésie donnent carte blanche à toute hypocrisie ?
Ainsi, si Céline est antisémite pis qu’icitte on est franco
Ipso facto on se mérite le titre d’ostie de fachos
Tout ça m’irrite, surtout qu’on oublie vite qu’en Ontario
Les plages un jour furent interdites aux Juifs, aux chiens, pis aux négros
Dans l’ordre, pis texto
Si j’le dis, c’est que je suis moi-même un nègre mais blanchi à la chaux
Tandis que McGill les contingentait au bachot
On faisait du textile avec les cheveux des juifs à Dachau
Un matériau, comme les arbres de la Daishowa
C’est ça la Shoa, chose, so watch out avec les mots
Tu me laisses pas d’autre choix, toi
Que d’envoyer la censure pour l’échafaud

Histoire d’horreur, mémoire poreuse
Nous n’osons même plus nous nommer nous-même, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d’honneur, mémoire porteuse

Ô toi, KKKanada
Qui me garoche des roches de reproches louches
Dès que je me rapproche des racines de ma souche
Pis qui achoppe sur la lâcheté de mon cache-cache
Pendant que l’Axe inondait le monde de bombes H
Sache
Que le père de mon père a mis son gun
Au service de l’Hexagone
Fier comme un coq, Jean-Rock pis sa gang de damned Canucks
On pouvait s’y fier pour dénazifier l’Europe
J’t’le dis : en Normandie, y’avait plus de francos
Que de Québécois qui appuyaient Franco
Mais on n’était pas purs pour autant, peu s’en faut
Dissimulés sous les soutanes charlatanes
Saoulés par la face cachée du chanoine
Icitte on n’a pas été vites vites
À voir la fumée d’Auschwitz
Mea maxima culpa pour tous les potes qui portent la kippa
Quant à toi, KKKanada
Pourfendeur de francophones
Meurtrier de Métis
Assassin d’autochtones
À quand les excuses à la Commission des droits de la personne ?
Personne n’aime se faire traiter de facho
Fa’que la prochaine fois que l’envie te prend, retiens tes chevaux
Watch out avec les mots, sinon presto
J’te renvoie la censure pour l’échafaud

Histoire d’horreur, mémoire poreuse
Nous n’osons même plus nous nommer nous-même, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d’honneur, mémoire porteuse

C’qui m’faich, c’est qu’on fish, on mord à l’hameçon
On s’empêche en pêchant par excès de contrition
On s’flagelle, lave à l’eau de Javel
Une tache originelle pas mal imaginaire
On fouille dans nos selles, on cherche la vache folle
On s’fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude, jusqu’à l’aiselle
Quels imbéciles !
On n’voit plus les barbelés qui auréolent nos cervelles serviles
Tandis qu’on dit à Normand Lester de s’taire
On se sert des délétères thèses d’Esther Delisle
Pis des délires de Mordecai Richler
Pour nous garder des dérives totalitaires
Nous n’osons même plus nous nommer nous-même
Nous nous nions
Nous ne sommes plus que pour la honte ou la peur
La trouille nous coupe les couilles, brouille les communications
Le premier qui s’mouille risque l’excommunication
C’est un comble de colonisation
Quand un chef péquiste effrayé d’être fiché fasciste
Sombre dans la délation
Devient mouchard en voulant faire le beau
Quand un premier ministre vire capot
Il était une fois l’affaire Michaud
C’est sûr ça fait mal, oui, mais peu me chaut
Quand j’envoie la censure pour l’échafaud

Histoire d’horreur, mémoire poreuse
Nous n’osons même plus nous nommer nous-même, nous nous nions
Mais moi ! Mais moi !
Histoire d’honneur, mémoire porteuse




J'aime bien cette toune, qui résume assez bien une partie de notre histoire, de notre mémoire collective, historique, bafoué?

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
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Dim 3 Mai 2009 17:51
Message Re: poêmes divers
Arthur Rimbaud — Poésies

Le Bateau ivre
1871
Le Bateau ivre



Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’œil niais des falots !

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l’amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs, et les courants : je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir !

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
— Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets !

J’ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
— Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j’aille à la mer !

Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi, plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
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Dim 3 Mai 2009 21:21
Message Re: poêmes divers
http://darkwing.uoregon.edu/~rbear/ball ... THE%20RIME


The Rime of the Ancyent Marinere - Coleridge.
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Lun 4 Mai 2009 18:16
Message Re: poêmes divers
Poème court, d'Allen Ginsberg


Le poids
total de
toutes choses
c’est trop

dans le métro
mon cœur
martelant
précis

mal à la tête
de fumer
moment
de vertige

descendant
en ville pour voir
Karmapa
Bouddha ce soir.
13 décembre 1976

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
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Lun 4 Mai 2009 18:38
Message Re: poêmes divers
Toujours Allen Ginsberg


HOWL

J'ai vu les grands esprits de ma génération
détruits par la folie, affamés hystériques nus
se traînant à l'aube dans les rues nègres
à la recherche d'une furieuse piqûre, initiés
à tête d'ange brûlant pour la liaison céleste
ancienne avec la dynamo étoilée
dans la mécanique nocturne
qui pauvreté et haillons et oeil creux et défoncés
restèrent debout en fumant dans l'obscurité
surnaturelle des chambres bon marché
flottant par-dessus le sommet des villes
en contemplant du jazz, qui ont mis à nu
leurs cerveaux aux Cieux sous le Métro Aérien
et vu des anges d'Islam titubant illuminés
sur les toits des taudis, qui ont passé à travers

des universités avec des yeux radieux froids hallucinant
l'Arkansas et des tragédies à la Blake
parmi les érudits de la guerre,
qui ont été expulsés des académies pour folie
et pour publication d'odes obscènes
sur les fenêtres du crâne...



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Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
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