Hello!

Inspiré(e) de prendre part à la discussion ? Ou de poser une question ou demander de l’aide ?

Alors bienvenues dans les grands sujets des forums de La Bulle : m’inscrire.

Cette partie du forum n’est pas compatible avec les bloqueurs publicitaires

Félicitations à vous, de préférer les accès payants plutôt que la gratuité par la publicité, c’est honnorable et cohérent de votre part. Malheureusement, l’accès payant par micropaiement (qui serait d’environ 1 cent pour 20 pages consultées) n’est pour l’instant pas encore mis en place, et l’accès gratuit sans publicité, est réservé aux membres actif(ve)s du forum. En attendant, si vous souhaitez poursuivre votre visite chez nous, vous pouvez ajouter le site à votre liste blanche, ou encore mieux, désactiver le bloqueur partout. Pour ajouter le site à votre liste blanche, pour Firefox (similaire pour les autres navigateurs), rendez‑vous en bas à gauche de la fenêtre de votre navigateur, et cliquez sur le menu comme dans l’exemple de l’image ci‑dessous, puis rechargez la page, en appuyant sur F5.

poêmes divers
Auteur Message
Bavard impénitent
Bavard impénitent
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Fille
  • Messages : 840
Dim 21 Déc 2008 23:09
Message poêmes divers
voilà, chacun pourra venir déposer sur ce topic son ou ses poêmes préférés...

Je démarre doucement, par un poême en prose ....

Le miroir...Baudelaire !!

Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

«-- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir?»

L'homme épouvantable me répond: «-- Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits; donc je possède le droit de me mirer; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.»

Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort

Petit sourire
Profil
Premier Consul
Premier Consul
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Télétubbie
  • Age : 46
  • Localisation : Dans le bois de Paris
  • Messages : 6168
Lun 22 Déc 2008 00:40
Message Re: poêmes divers
Il vous naît un poisson qui se met à tourner
Tout de suite au plus noir d’une lampe profonde,
Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,
Elle voudrait chanter mais ne peut faire mieux
Que ses sœurs de la nuit les étoiles muettes.

Il vous naît un oiseau dans la force de l’âge,
En plein vol, et cachant votre histoire en son cœur
Puisqu’il n’a que son cri d’oiseau pour la montrer.
Il vole sur les bois, se choisit une branche
Et s’y pose, on dirait qu’elle est comme les autres.

Il vous naît un ami, et voilà qu’il vous cherche
Il ne connaîtra pas votre nom ni vos yeux
Mais il faudra qu’il soit touché comme les autres
Et loge dans son cœur d’étranges battements
Qui lui viennent des jours qu’il n’auras pas vécus.

Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence
Et les mots inconsidérés,
Pour les phrases venant de lèvres inconnues
Qui vous touchent de loin comme balles perdues,
Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux.

Jules Supervielle

Internet est une drogue dure , habité par des entités maléfiques...
Sachez vous en protéger , et prenez cet outil pour un outil et rien de plus...
Profil
ayu
Débateur
Débateur
RANDOM_AVATAR
  • Genre : Fille
  • Age : 43
  • Localisation : Paris 13
  • Messages : 1567
Lun 22 Déc 2008 15:25
Message Re: poêmes divers
TA LETTRE SUR LE DRAP.

Ta lettre sur le drap,sous la lampe odorante
Bleue comme la chemise neuve que lisse le jeune homme
En chantonnant,comme le ciel et la mer et mon rève
Ta lettre.

Et la mer a son sel,et l'air le lait le pain le riz,je dis son sel
La vie contient sa sève,et la terre son sens
Le sens de Dieu et son mouvement.
Ta lettre sans quoi la vie ne serait pas vie
Tes lèvres mon sel mon soleil,mon air frais et ma neige.

Léopold Sédar Senghor..
Profil
Débateur
Débateur
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Télétubbie
  • Age : 67
  • Localisation : Maastricht
  • Messages : 1003
Lun 22 Déc 2008 16:48
Message Re: poêmes divers
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Clin d’œil

La question est . Quelle dose de vérité pouvez vous accepter ? Facebook Majo Majisme
Profil YIM Site Internet
Bavard impénitent
Bavard impénitent
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Fille
  • Messages : 840
Lun 22 Déc 2008 18:31
Message Re: poêmes divers
Majo a écrit : 
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Clin d’œil


Très beau poême, très impressionnant ...Eros/Thanatos ... Déçu(e) ou triste
Profil
Bavard impénitent
Bavard impénitent
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Fille
  • Messages : 840
Lun 22 Déc 2008 18:36
Message Re: poêmes divers
un beau Prévert, aux raisonnances malheureusement très actuelles



Étranges étrangers

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes des pays lointains
cobayes des colonies
Doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Pans
ébouillanteurs des bêtes trouvés mortes sur pied au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers


Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou bien du Finisterre
rescapés de Franco
et déportés de Franco et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre la liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d'une petite mer
où peu vous vous baignez

Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille botte à cigares et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés de jolis dragonsd'or
Faits de papier plié

Enfants trop tôt grandis et si vite en ailés
qui donnez aujourd'hui de retour au pas
le visage dans la terre
et des bombes Incendiaires labourant vos rizières

On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vIvez
même si vous mourez.
Profil
Bavard impénitent
Bavard impénitent
  • Genre : Fille
  • Localisation : dans le vide ...
  • Messages : 715
Lun 29 Déc 2008 05:24
Message Re: poêmes divers
Quand vous serez bien vieille

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
"Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.

Je serai sous la terre, et fantôme sans os
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard,
Sonnets pour Hélène, 1578.


Sacré Ronsard... Clin d’œil
Profil
Bavard impénitent
Bavard impénitent
Avatar de l’utilisateur
  • Genre : Fille
  • Messages : 840
Lun 29 Déc 2008 09:39
Message Re: poêmes divers
Au prolétaire

Ô captif innocent qui ne sais pas chanter
Écoute en travaillant Tandis que tu te tais
Mêlés aux chocs d'outils les bruits élémentaires
Marquent dans la nature un bon travail austère
L'aquilon juste et pur ou la brise de mai
De la mauvaise usine soufflent la fumée
La terre par amour te nourrit les récoltes
Et l'arbre de science où mûrit la révolte
La mer et ses nénies dorlotent tes noyés
Et le feu le vrai feu l'étoile émerveillée
Brille pour toi la nuit comme un espoir tacite
Enchantant jusqu'au jour les bleuités du site
Où pour le pain quotidien peinent les gars
D'ahans n'ayant qu'un son le grave l'oméga

Ne coûte pas plus cher la clarté des étoiles
Que ton sang et ta vie prolétaire et tes moelles
Tu enfantes toujours de tes reins vigoureux
Des fils qui sont des dieux calmes et malheureux
Des douleurs de demain tes filles sont enceintes
Et laides de travail tes femmes sont des saintes
Honteuses de leurs mains vaines de leur chair nue
Tes pucelles voudraient un doux luxe ingénu
Qui vînt de mains gantées plus blanches que les leurs
Et s'en vont tout en joie un soir à la male heure
Or tu sais que c'est toi toi qui fis la beauté
Qui nourris les humains des injustes cités
Et tu songes parfois aux alcôves divines
Quand tu es triste et las le jour au fond des mines


Guillaume Apollinaire
Profil
Modératrice
RANDOM_AVATAR
  • Genre : Fille
  • Messages : 8829
Lun 29 Déc 2008 16:08
Message Re: poêmes divers
L'astronote
Voici un message de paix en provenance directe de l'espace. L'astronaute vient d'entrer dans la zone de la planète Pluton et doit prendre une décision finale. À six milliards de kilomètres de la Terre, il a la possibilité et le libre arbitre de revenir sur Terre ou de se laisser errer pour l'éternité poussé par les vents stellaires jusqu'aux confins de la Voie lactée. Voici son ultime message.

L'astronote

Terre! ô Terre!
Quelque chose avale mon âme
Déjà des yeux j'ai bu toutes les eaux de toutes tes mers
Et dans ce verre d'eau que je suis en train de boire
Je revois l'histoire de ton humanité
Une goutte d'eau fut ton berceau
Sera-t-elle ton tombeau?
S'il est vrai qu'à chaque huit secondes
Un de tes enfants meurt assoiffé
Et que maintenant tes eaux se lèvent pour t'avaler
Je ne sais plus si j'ai toujours soif d'infini
Je ne sais plus si j'ai encore soif de toi

Terre! ô Terre mère!
C'est moi l'astronaute
En fugue nucléaire vers l'harmonie des sphères
Mon ascension supersonique
Vers le champ magnétique de la Voie lactée
Pourrait bientôt commencer
Enfin je pourrais être libéré de ton destin

Terre mère!
Fleur de l'Univers mon paradis perdu
Le monde vers lequel je m'envole
Sera-t-il meilleur que celui-ci?

Terre mère! Mon royaume vendu!
Une poignée de tes enfants
Devenus les sales seigneurs de ce monde
Sont en train de te saigner
C'est par la soif que ces conquistadors
Donneront la mort aux petits aux moins forts
Ils possèdent déjà l'or noir ils posséderont l'or bleu
Qui possède tes sources d'eau vive possédera l'Univers
Et la vie

Eau secours! Eau secours! J'ai mal à mon humanité!

Moi qui ai tant rêvé d'avoir les ailes de la liberté totale
Pour aller boire le premier souffle de tout ce qui respire
Voler la lumière des premiers atomes de l'Univers
Embrasser le Grand Boum qui a mis le monde au monde
Et retrouver la paix qui manque à ton humanité ô Terre
Me voilà dans le ventre de cristal de mon oiseau transparent
Et dans chaque goutte de mon sang je vibre
Je vibre au diapason de la lumière astrale
Mon coeur bat à l'unisson avec celui du cosmos
Chacune de mes pensées est une fusée
Lancée vers toi ô Terre

Mais ici - haut
Dans l'inconnu de cette immobile immensité
Mon regard est devenu un trou noir qui me glace d'effroi
Ici-haut le temps est sourd et muet
Et maintenant même l'espace est aveugle
À chaque seconde j'avale une avalanche de vide interstellaire
Chacune de mes cellules asphyxie de solitude universelle
Ma seule musique est le silence symphonique de la nuit

Plus de père plus de mère plus de frères plus de soeurs
Plus d'amis plus d'amour plus de fleurs plus de fruits
Plus rien qu'un verre d'eau
Mon seul souvenir vivant de toi

Terre tant chérie!
Plus je te fuis et plus je sens
Que mon rêve de liberté part à la dérive
Je vole j'avance vers partout à la fois
Mais dans mon âme partout c'est nulle part
À la mesure de ma fuite
Le mystère des étoiles s'agrandit
Et rien de tout ce qui se vit sur Terre
Ne m'est maintenant palpable

Malgré les merveilles qui me plongent dans l'extase
Malgré la perfection de l'absolu qui s'étale devant moi
Malgré cet envol glorieux loin de toutes tes misères
Tu me manques tu me manques ô humanité!
J'ai le mal de Terre!

En quoi la paix peut-elle être mon bien suprême
Si je ne peux la partager avec tous les êtres humains?
Terre! Terre de mes amours perdues
Tu me manques! Tu me manques! Absolument!

Ici-haut dans l'incertitude du futur
J'appelle de si loin que seule ta troisième oreille
Celle de ton coeur
Peut encore entendre mon cri sidéral

Terre! ô Terre! Ma mère!
Dois-je couper le cordon ombilical qui me relie à toi?
Bientôt aucune autre communication ne sera possible
Que par la pensée télépathique
Et peu pourront garder avec moi ce subtil contact

Terre! Terre!
Es-tu encore en guerre?
Rêves-tu encore de paix?

Moi humain parmi les humains
Je rêve encore d'une Terre où les bras seraient ouverts
Où personne ne boirait ses larmes
Je rêve d'une Terre où l'on sèmerait l'amour
Où personne ne prendrait les armes

À mon retour porteras-tu encore la vie?
Auras-tu dépollué ton esprit
Ton sol tes eaux ton azur?

Terre! Matrice de ma chair!

Quand j'étais tout petit je me baignais dans la rivière
L'eau y était si pure que je pouvais la boire
Aujourd'hui il faut laver l'eau à l'eau de Javel
Aujourd'hui le toit du monde est troué
En tombent les eaux d'un ciel acide oxydé
Et la Terre n'est plus qu'un four à gaz
Toutes les eaux de la Terre ont le cancer
Et le sang des humains est de l'or rouge
Échangé chaque jour sur le marché
Contre la marée d'or noir du profit
Qui pollue la beauté de l'humanité

Ici-haut j'ai cherché en vain le son de la source vive
Et celui des marées d'oies blanches
Qui font valser le bleu du ciel
Il ne me reste plus pour faire danser les étoiles
Qu'un petit harmonica dont chaque astronote
Est un appel au secours
Assoiffé de tendresse je glisse vers toi
Planète bleue aux vertes prairies
Où le vent invente des vertiges dans les blés d'or
Et dans les vagues d'eau salée

Je reviens respirer une bouffée d'air frais
Sur le sommet fleuri de tes montagnes
Et à leur pied boire l'eau de source
Avec un peu de vent solaire dans la voix je reviens
Cueillir le feu des étoiles dans les yeux de l'amour
Je reviens donner à mon oiseau de cristal une mélodie humaine
Parce que la vie voyage en toi
Ô Terre! c'est toi mon seul véritable vaisseau spatial
Un seul voyage mène à la liberté
C'est celui qui fait fleurir la paix
Dans le coeur de tous les êtres humains

Car le plus grand rêve pour toute l'humanité
C'est d'en finir avec la pauvreté
Quand tous les pauvres pourront boire de l'eau pure
L'humanité enfin aura la paix et un futur

ô Terre chérie je reviens
Je reviens t'asperger de la paix universelle des étoiles


Raoul Duguay

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
Profil
Modératrice
RANDOM_AVATAR
  • Genre : Fille
  • Messages : 8829
Lun 29 Déc 2008 16:12
Message Re: poêmes divers
Le Voyage (Raoul Duguay)

Golgot(h)a :

Eeeark! JUDAS! Tu m’as baisé!
CoCoCo! PIERR(e)! Traître! ROM(e)!
CHRIST! Es-tu ROI des esclav(es)?
Mon royaum(e) n’est pas au mond(e)!
Qui? BARABBAS ou JÉSUS?
Mort à DIEU! « ECCE HOMO »!
Claqu(e)! Cogn(e! Crach(e)! Baf(fe)! Frap(pe)! Fes(se)! Aouch!

Tout nu! Tout roug(e)! Tête en sang!
Salut! ROI des JUIFS! Ha! Ha!
Ahane ta CROIX! Hu(e) donc!
MÈR(e)! MORT et AMOUR me march(ent)!
Ton FILS souffr(e), souq(ue), tir(e) la TERR(e)!
Hey! CYRÈN(e)! Pouss(e)mon destin!

Mon CALVAIR(e) : CROIX de carton?
Le miroir de L’HISTOIR(e) saign(e)!
Essui(e) le ruisseau de sang!
Photocopi(e)! VÉRONIQU(e)!
NIAGARA de MADELEIN(es)

Noyez-vous de mon amour!
À poil! Tirez-moi au sort!
GOLGOTA! Trois heur(es )trent(e)-trois!
INRI! CHRIST! SOLEIL des HOMM(es)!

Vis! Vol(e)! Descends de ta MORT!
J’ai soif! ÉLI! GOLGOTA!
« LEMA SABAHTANI »! Ahhh!

Fils de L’HOMM(e)! DIEU le FILS! Zzzap!
Aouch! MAMAN! PAPA! DODO!

Seul! Mon royaum(e), c’est L’AMOUR.


Le Voyage I :

il n’y a de repos
que pour celui qui part
partir partir partir
pour arriver au même point
partir partir partir
pour arriver enfin à soi
écouter battre la vie
encore
cent trois mille six cent quatre-vingts fois
par jour
écouter le battement du cœur du monde
recommencer de battre
deux cent quatre-vingts mille fois
par nuit
partir partir partir


Le Voyage II :

on fait tellement de détours
pour aboutir au même point


Le Voyage III :

le chemin jamais ne bouge
mais le voyageur avance
vers son destin


Le Voyage IV :

tandis que les autres s’en vont
par monts et par vaux
au-delà des montagnes et des océans
par terre par eau et par vents


Le Voyage V :

partout au bout du monde
n’importe où comme ailleurs
est-ce celui qui s’en va
est-ce lui qui s’en vient
qui est sur le droit chemin


Le Voyage VI :

Il n’y a de repos que pour celui qui marche
en ce monde ou hors de ce monde


Le Voyage VII :

terre terre
quelque chose me mange
j’ai le mal de l’infini
la nostalgie de l’éternel

Terre terre
quelque chose me manque
et c’est toi

c’est moi
l’astronaute en fugue nucléaire vers l’harmonie des sphères
mon ascension supersonique
vers le champ magnétique de la voie lactée
pourrait bientôt commencer

j’ai toujours rêvé
d’aller rencontrer les premiers atomes de l’univers
d’aller là où le grand boum a mis le monde au monde

mon vaisseau spatial
est capable de foudroyer le mur de la matière
et chacune de mes pensées est une fusée
lancée vers cette paix finale de l’infini


Le Voyage VIII :

Malgré les merveilles qui me plongent dans l’extase
Il me manque l’imparfait humain

assoiffé de tendresse
je glisse vers toi
planète bleue aux vertes prairies
où le vent invente des vertiges dans les blés d’or
et dans les vagues d’eau salée


Épilogue :

terre terre
je reviens
je reviens respirer une bouffée d’air frais
sur le sommet fleuri des montagnes
et boire une gorgée d’eau pure à la source de ta réalité
car mon rêve commence et finit
là où une fleur fleurit
je reviens
avec un peu de vent solaire dans la voix
cueillir le feu des étoiles dans les yeux de l’amour
je reviens
donner à mon oiseau de cristal une mélodie humaine
parce que la vie voyage en toi
ô terre
tu es mon seul véritable vaisseau spatial
je reviens je reviens
t’inonder de la paix des étoiles

Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. (Henry David Thoreau)
Profil
cron