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Auteur | Message |
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Administrateur
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Certaines gens, quand elles lisent ou pensent à une chose, vont se la représenter en mots intérieurs, tandis que d’autres, non. Cette « vocalisation » intérieure, peut concerner d’autres sens et est en rapport avec la mémoire. Par exemple, même si elles peuvent reconnaître une odeur, certaines gens ne pourront pas la revivre en s’en souvenant et au lieu de ça, ne pourront qu’en faire revenir une description ou une mise en relation avec d’autres odeurs, qu’elles ne pourront peut‑être pas plus revivre intérieurement non‑plus. Certaines gens encore, ne peuvent jamais se remémorer une image.
Les gens qui ne peuvent pas recréer une chose intérieurement, sont dites aphantasiques pour le sens en question. Par exemple les aphantasiques auditifs, ne peuvent pas revivre un son ou une voix intérieurement, et ne lisent jamais intérieurement avec une voix. Les aphantasiques olfactifs, ne peuvent pas revivre intérieurement une odeur. L’aphantasie peut se présenter à divers degrés et/ou dépendre des circonstances. Par exemple certaines gens qui lisent et pensent en mots, ne penseront pas en mots s’ils lisent en diagonale, « scannent » un texte. Quelqu’un qui n’est pas aphantasique visuel, pourra se remémorer une image avec plus ou moins de facilité ou de netteté. Quelqu‘un qui ne peut se représenter des images qu’avec une netteté moyenne, pourra cependant toujours (ou pas, selon les cas), penser avec des images. Les recherches à ce sujets n’en sont encore qu’à leurs balbutiements et personne ne sait encore si c’est de l’inné ou de l’acquis. L’aphantasie serait corrélée à d’autres pensées en relation avec les sens, dont la synesthésie. La synesthésie par exemple, et la tendance à associer une sensation d’un sens à un autre ou à associer une pensée abstraite à un sens (un sens des cinq sens). Par exemple si quelqu’un est synesthésique, il/elle pourra associer un concept à une couleur, spontanément ou associer un son à une couleur dans d’autres cas de synesthésie. La synesthésie aussi, peut se présenter à des degrés variables et ne pas être systématique, voir être occasionnelle. La synesthésie ne s’exprime pas qu’à travers des couleurs, ni même peut‑être pas exclusivement à travers l’un des cinq sens unanimement reconnus. Voir entre autres : — Édit du 2024-05-09 — Sur la synesthésie, voir par exemple : La synesthésie, un effet de matière (unilim.fr), 2005. Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
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Administrateur
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La pensée comme précédent le langage
En philosophie, il est admis assez arbitrairement, qu’il n’y a pas de pensée sans langage. Ça pourrait se comprendre comme une confusion entre deux choses allant toujours ensemble, vues comme un tout. Mais il y a plus, en philosophie, il est considéré que c’est le langage qui fait la pensée. La fausseté de cette conception et son inverse, sont assez bien défendues par les sciences cognitives entre autres. En marge, on voit ici comme la philosophie peut être en désaccord avec des sciences dont elle devrait pourtant s’inspirer : il y a peut‑être philosophie et philosophie. Voici un article à ce propos : Pense-t-on en mots ou en images ? (scienceshumaines.com), Septembre-Octobre 2020. Remarque : je crois personnellement que l’article se trompe encore en disant que l’on pense en images (ou alors il se limite à des penser pratiques ou techniques). Je ne sais pas si c’est le cas de tout le monde, mais personnellement, je peux parfois « identifier » des gens ou des choses, sans en avoir d’image et sans connaitre leur nom‑propre ou nom‑commun … par des sortes de sensations (qui peuvent parfois être accompagnées par des formes et/ou des couleurs, mais par toujours). Que le langage ne fait pas la pensée, se fonde assez bien en linguistique avec l’idée admise et empiriquement vérifiée, que pour être compris(e) dans une communication avec quelqu’un(e), il faut partager des implicites en commun. Un texte n’en dit donc jamais assez pour être compris, ce qui prouve empiriquement que le texte n’est pas suffisant à communiquer des pensées. Cet argument pourrait devenir discutable en l’étudiant en profondeur, mais il y a le cas de la grammaire, qui ne pourrait pas être comprise si on en avait pas déjà intérieurement les notions. L’article mentionne le futur, comme exemple. On pourrait ajouter aussi, qu’un texte peut rester compréhensible, même en ayant pleins de fautes de grammaires. Il pourrait y avoir encore d’autres arguments, comme la difficulté à décrire les nuances transmises par les styles. Les philosophes qui tiennent pour acquis que le langage fait la pensée, confondent peut être faire et influencer. Le langage a ses idiomes (*) qui sont des idées préconçues et la disponibilité du vocabulaire favorise certaines pensées et en défavorise d’autres. C’est ainsi que des expériences intérieures ne peuvent généralement pas être communiquées, faute de mots, et cela, même si un grand nombre de gens ont des expériences similaires ou identiques. (*) Voir : Les jugements implicites de la langue. Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
Bavard impénitent
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Est ce que le perfectionnement du langage et sa sophistication permet aussi d'affiner sa propre pensée ? et développer la compréhension ?
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Administrateur
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Youplaa a écrit : Est ce que le perfectionnement du langage et sa sophistication permet aussi d'affiner sa propre pensée ? et développer la compréhension ? Personnellement, je dirais que c’est l’inverse : que c’est la pensée qui fait avancer le langage, par enrichissement du vocabulaire. Il y a dans la langue contemporaine, beaucoup de mots qui n’existait pas il y a par exemple deux siècles. La seule chose que je regrette, est que ce soit souvent de l’ajout de vocabulaire technique et qu’on a même au contraire peut‑être un appauvrissement du langage courant dans les autres domaines, mais je dis ça sans connaitre la poésie par exemple. Quoique que les sciences tendent maintenant à s’aventurer dans des domaines qu’on qualifierait de religieux. L’enrichissement du vocabulaire s’est aussi souvent fait avec le métissage culturel. Parfois, il influence même la grammaire, c’est ce qu’on appel la créolisation. Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
Administrateur
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Hibou a écrit : […] Un extrait de ce texte, qui fait un lien vers un autre sujet : Extrait du texte a écrit : […] « la perception synesthésique est la règle, et, si nous ne nous en apercevons pas, c’est parce que le savoir scientifique déplace l’expérience et que nous avons désappris de voir, d’entendre et, en général, de sentir, pour déduire de notre organisation corporelle et du monde tel que le conçoit le physicien ce que nous devons voir, entendre et sentir » (PP, p. 265). Un lien peut être fait avec ce message d’un autre sujet : Re: L’existence des choses : dieu, la science et l’ordinateur, qui était en réaction à ce message : Re: L’existence des choses : dieu, la science et l’ordinateur. Mais en lisant la suite de cet extrait, on peut y voir une limite, celle qui est dans la nécessité ou l’utilité, de communiquer. C’est la nécessité de communiquer et tout ce qui vient avec, qui fait venir l’utilité de ce qu’on appel, l’objectivité. Hibou57 « La perversion de la cité commence par la fraude des mots » [Platon] |
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