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Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
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Mar 10 Mai 2011 20:15
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Crakofon a écrit : 
C'est un débat assez interessant mais encore tout à fait flou..

Réponses aux questions les plus fréquemment posées. 10 points d'objections classiques, reçoivent des réponses ici : Les 10 mauvaises raisons de ne pas croire au Revenu Universel.

Je ne cite que les réflexions typiques auxquelles il est répondu, pour vous donner envie de le lire. Pour connaitre les réponses... lisez.

  • Le revenu universel est une idée libérale, beurk !
  • Pire, c’est une idée communiste !
  • Le revenu de vie poussera les gens à l’oisiveté
  • Oui mais plus personne ne voudra effectuer les tâches ingrates
  • Le revenu de base va provoquer de l’inflation
  • C’est une idée utopiste !
  • C’est impossible à financer !
  • L’état est déjà très généreux en France, ça ne va rien changer !
  • L’immigration va encore plus augmenter !
  • La société n’est pas prête, il faut d’abord réformer le système

On y retrouve plusieurs réactions lues de certaines personnes sur ce forum, alors je ne peux que recommander à ces personnes de lire ce document.

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Mar 10 Mai 2011 22:33
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Dans ces cas la, bosse au noir et paye pas d'impots...
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Mar 10 Mai 2011 23:00
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Theo444 a écrit : 
Certains oublient trop facilement que ce que les uns perçoivent est ce que d'autres versent ...

Eh bien ne fait rien. Mieux vaut être payé à ne rien faire qu'être payé à être nuisible, et mieux vaut aussi quelqu'un qui fait les choses biens parce qu'elles lui plaisent que quelqu'un qui les fait pour s'abrutir [*].

Si ce que tu fais ne te plais pas, alors ne fait rien, ce serait la chose la plus censée que tu ais à faire. C'est aussi ça le revenu universel. Il n'y aurait aucun problème à ce que tu fasse partie des 10% de gens qui pensent qu'ils arrêteraient tout s'il existait un revenu universel, pour les raisons exposées plus haut : mieux vaut ne rien faire que de faire n'importe quoi. Ça n'empêcherait pas le monde de tourner, il y aurait largement de la marge avec les 90% restant, qui pourrait même, vu les technologies modernes dont nous disposons depuis presqu'un siècle, facilement subvenir aux besoins de ces 10% préférant un repos très longue durée.



[*] Par exemple une motivation telle que « je fais ça pour ne pas avoir l'air fainéant aux yeux des autres », n'est pas une bonne motivation. Ce n'est pas dans ce type de motivations que l'on trouve matière à faire les choses bien. Quand on a de telles motivations, mieux vaut ne rien faire ou se faire remplacer par un robot.

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Mer 11 Mai 2011 04:50
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Bonjour,

On pourrait argumenter contre le RU:

- l'attribution d'un revenu sans contrepartie en termes de valeur ajoutée;

- l'augmentation des charges de l'État, ce qui diminuerait les possibilités d'investissement dans des travaux majeurs;

- l'augmentation indue de la masse monétaire en circulation, provoquant ainsi des risques inflationnistes;

- la résignation des bénéficiaires de ce programme qui se contenteraient de ces prestations;

- la démotivation des travailleurs dont le revenu se situerait dans la même fourchette que les bénéficiaires du programme.
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Mer 11 Mai 2011 10:58
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Bonjour,

On pourrait argumenter contre le RU:

- l'attribution d'un revenu sans contrepartie en termes de valeur ajoutée;

La valeur ajoutée n'est actuellement pas reconnue par l'économie, qui ne reconnait pas de valeur en argent à des choses qui ont pourtant de la valeur et qui en sont ainsi négligées. Le RU soutiendrait justement ces valeurs ajoutées : les actes de civismes et de solidarité sont les principaux. Ces derniers sont une grande valeurs ajoutées pour une société, mais ne rapporte pas d'argent, et ne sont actuellement ni reconnu ni encourager. Le RU y remédierait.

Il est possible de répondre même pour la valeur ajoutée traditionnellement reconnue, c'est à dire celle qui apporte de l'argent. Dans le monde contemporain elle demande plus de savoir et de savoir faire que dans le passée (qui en nécessitait déjà beaucoup). Mais cela passe souvent par l'expérimentation, personnelle ou collective, et qui dit expérimentation, dit incertitude. Ors, Le capitalisme exigeant des bénéfices immédiats et rapides (d'autant plus rapide qu'une situation de crise est présente), ne tolère plus de prendre du temps pour innover. Cette valeur ajoutée là aussi serait soutenu par le RU, au contraire de l'économie actuelle qui les détruit.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
- l'augmentation des charges de l'État, ce qui diminuerait les possibilités d'investissement dans des travaux majeurs;

Actuellement l'état ne finance aucun travaux majeurs qui ne pourrait plus alors être financé par le RU.

Au contraire même, l'état en est déconstruction, via le démantèlement des services publiques, la construction de logement pour riches plutôt que la construction de logement sociaux, la création de ligne TGV pour les riches et la fermetures de ligne Métrolor qui était au moins elles accessibles à tout le monde, pour ne citer que ces trois exemples.

Les grands travaux ne sont pas financés par l'état pour le bénéfice de l'état, mais par les grandes entreprises, pour l'intérêt personnel de leur patron, direction et actionnaire. Le phénomène est encore aggravé dans les pays sur lesquels le FMI a mis la main... et on compte déjà dans cet situation, 3 pays Européen, donc peut-être un jour la france.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
- l'augmentation indue de la masse monétaire en circulation, provoquant ainsi des risques inflationnistes;

Il n'y a pas de création de monnaie, mais redistribution à tous (aux riches comme aux pauvres). Ceci ferait baisser le recours à l'emprunt chez les pauvres, et réduirait donc l'augmentation de la masse d'argent virtuel. Non seulement ça ne provoquerait pas d'augmentation de masse monétaire, mais en plus ça mettrait fin à l'augmentation de masse d'argent virtuel créé par le crédit.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
- la résignation des bénéficiaires de ce programme qui se contenteraient de ces prestations;

A ce sujet, un sondage intéressant : quand on demande au gens si avec le RU, les autres ne feraient plus rien, 80% des gens répondent « oui, je pense que les autres ne ferait plus rien », mais si on leur demande, si eux-même ne ferait plus rien, il ne sont plus que 20% à répondre qu'il ne ferait plus rien et réduirait de moitié leur temps de travail journalier. Chercher l'erreur.... Selon qu'ils parlent des autres ou d'eux même, les appréciations ne sont pas les mêmes, et il y a un paradox quand ils sont 80% à répondre qu'il continuerait tout en affirmant que les autres serait 90% a arrêté.

On a des chiffres, qui d'ailleurs colle avec le sondage. Aux USA, dans un pays d'Afrique dont j'ai oublié le nom, et aux Canada, des expériences similaires ont déjà été faite. Le bilan est que seulement 10% à 12% de la population décide de ne plus rien faire.

10 %c'est tout à fait acceptable, et c'est même en dessous du taux de chômage réel en france, qui est de 20 ou 25%.

L'économie actuelle ne crée par de travail, mais elle interdit aux gens qui en veulent un d'en avoir un, alors cette conclusion n'est pas étonnante.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
- la démotivation des travailleurs dont le revenu se situerait dans la même fourchette que les bénéficiaires du programme.

Non. Les deux serait cumulables (justement dans le but de ne pas avoir ce problème), mais de manière dégressive. C'est à dire que quelqu'un qui gagnerait de son travail, 1000E/mois, conserverait la totalité du RU, mais quelqu'un qui gagnerait de son travail (ou plutôt du travail des autres qu'il exploite, sur lequel il se sert), 3000E/mois (un chiffre en exemple seulement) ou au delà , conserverait moins de RU.

Le RU ne doit pas être confondu avec le RMI / RSA (le RU serait un droit civique, comme le droit de vote), qui lui, est effectivement un système qui marche sur la tête (et qui est une vraie usine à gaz).


P.S. Désolé pour les coquilles de français, je repasserai plus tard pour les corriger.

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Dernière édition par Hibou le Jeu 12 Mai 2011 09:30, édité 1 fois.

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Jeu 12 Mai 2011 05:03
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Citation : 
La valeur ajoutée n'est actuellement pas reconnu par l'économie, qui ne reconnait pas de valeur en argent à des choses qui ont pourtant de la valeur et qui en sont ainsi négligées. Le RU soutiendrait justement ces valeurs ajoutées : les actes de civismes et de solidarité sont les principaux. Ces derniers sont une grande valeurs ajoutées pour une société, mais ne rapporte pas d'argent, et ne sont actuellement ni reconnu ni encourager. Le RU y remédierait.

Il est possible de répondre même pour la valeur ajoutée traditionnellement reconnue, c'est à dire celle qui apporte de l'argent. Dans le monde contemporain elle demande plus de savoir et de savoir faire que dans le passée (qui en nécessitait déjà beaucoup). Mais cela passe souvent par l'expérimentation, personnelle ou collective, et qui dit expérimentation, dit incertitude. Ors, Le capitalisme exigeant des bénéfices immédiats et rapides (d'autant plus rapide qu'une situation de crise est présente), ne tolère plus de prendre du temps pour innover. Cette valeur ajoutée là aussi serait soutenu par le RU, au contraire de l'économie actuelle qui les détruit.



Oui, vous avez là une approche de solidarité et de civisme qui ne pourrait cependant bien fonctionner que dans une économie extrêmement libre et extrêmement fluide. Le RU permettrait une augmentation du pouvoir d’achat des classes sociales défavorisées. Ceci renforcera le pouvoir qui se traduira par plus d’expansion et de richesse.

Cependant, dans une économie de type planifiée et fortement étatisée, le RU se traduirait en termes d’augmentation artificielle des revenus.

Quant au cas particulier de la France, qui pourrait être considéré comme étant une économie mixte, l’instauration du RU grèverait les finances des entreprises privées et les rendrait moins compétitive sur les marchés extérieurs, à moins que l’État s’engage à ne pas relever le niveau des impôts et des taxes pour financer le programme RU.

Citation : 
Actuellement l'état ne finance aucun travaux majeurs qui ne pourrait plus alors être financé par le RU.

Au contraire même, l'état en est déconstruction, via le démantèlement des services publiques, la construction de logement pour riches plutôt que la construction de logement sociaux, la création de ligne TGV pour les riches et la fermetures de ligne Métrolor qui était au moins elles accessibles à tout le monde, pour ne citer que ces trois exemples.

Les grands travaux ne sont pas financés par l'état pour le bénéfice de l'état, mais par les grandes entreprises, pour l'intérêt personnel de leur patron, direction et actionnaire. Le phénomène est encore aggravé dans les pays sur lesquels le FMI a mis la main... et on compte déjà dans cet situation, 3 pays Européen, donc peut-être un jour la france.



Avec respect, votre position est trop idéologique et partisane. À titre d’exemple, vous estimez que le TGV est pour les riches. Ne penseriez-vous pas qu’il s’agit là d’une perception exagérée ?

Néanmoins, l’instauration d’un RU serait un coût d’opportunité pour un pays qui planifierait la réalisation de grands travaux d’intérêts publics, tels des aéroports, des barrages, des centrales électriques, etc.

De tels projets seraient certainement créateurs d’emplois, et garantiraient aux personnes susceptibles de bénéficier du RU d’obtenir des emplois bien rémunérés et surtout durables car eux-mêmes générateurs de revenus pour l’État.

Citation : 
Il n'y a pas de création de monnaie, mais redistribution à tous (aux riches comme aux pauvres). Ceci ferait baisser le recours à l'emprunt chez les pauvres, et réduirait donc l'augmentation de la masse d'argent virtuel. Non seulement ça ne provoquerait pas d'augmentation de masse monétaire, mais en plus ça mettrait fin à l'augmentation de masse d'argent virtuel créé par le crédit.


Permettez-moi de comprendre : le programme RU serait-il donc destiné aussi bien aux riches qu’aux pauvres ?

***

Oui, il y a création de monnaie par l’augmentation du pouvoir d’achat induite par le programme RU qui se traduit en termes d’injection de grosses masses d’argent. Ce n’est pas simplement une redistribution de richesse mais c’est un gonflement de la masse d’argent en circulation qui ne correspondra pas forcement aux biens en circulation.

Citation : 
A ce sujet, un sondage intéressant : quand on demande au gens si avec le RU, les autres ne feraient plus rien, 80% des gens répondent « oui, je pense que les autres ne ferait plus rien », mais si on leur demande, si eux-même ne ferait plus rien, il ne sont plus que 20% à répondre qu'il ne ferait plus rien et réduirait de moitié leur temps de travail journalier. Chercher l'erreur.... Selon qu'ils parlent des autres ou d'eux même, les appréciations ne sont pas les mêmes, et il y a un paradox quand ils sont 80% à répondre qu'il continuerait tout en affirmant que les autres serait 90% a arrêté.

On a des chiffres, qui d'ailleurs colle avec le sondage. Aux USA, dans un pays d'Afrique dont j'ai oublié le nom, et aux Canada, des expériences similaires ont déjà été faite. Le bilan est que seulement 10% à 12% de la population décide de ne plus rien faire.

10 %c'est tout à fait acceptable, et c'est même en dessous du taux de chômage réel en france, qui est de 20 ou 25%.

L'économie actuelle ne crée par de travail, mais elle interdit aux gens qui en veulent un d'en avoir un, alors cette conclusion n'est pas étonnante.


Un raisonnement marginaliste conduirait les bénéficiaires du RU d’évaluer les retombées marginales d’un travail donné tout en bénéficiant dudit programme.

Dans la mesure où la retombée est importante et significative, oui le bénéficiaire du RU irait sur le marché de l’emploi. Mais dans la situation actuelle de bien de pays où le chômage est très élevé, les emplois susceptibles d’être recherché par le bénéficiaire sont des emplois très peu rémunérateurs et très peu motivants. Aussi, les bénéficiaires seront davantage conduits à se contenter du RU.



Citation : 
Non. Les deux serait cumulables (justement dans le but de ne pas avoir ce problème), mais de manière dégressive. C'est à dire que quelqu'un qui gagnerait de son travail, 1000E/mois, conserverait la totalité du RU, mais quelqu'un qui gagnerait de son travail (ou plutôt du travail des autres qu'il exploite, sur lequel il se sert), 3000E/mois (un chiffre en exemple seulement)ou au delà , conserverait moins de RU.

Le RU ne doit pas être confondu avec le RMI / RSA (le RU serait un droit civique, comme le droit de vote), qui lui, est effectivement un système qui marche sur la tête (et qui est une vraie usine à gaz).


Quand j’évoque la démotivation, je précise bien qu’il s’agit des travailleurs dont les salaires sont dans la même fourchette que les gens bénéficiant du RU.

Pourquoi voulez-vous donc que j’aille travailler pour percevoir le même revenu que celui qui bénéficie du RU ? Autant bénéficier du RU dès le départ, et aller pêcher la truite à longueur de journée…

Ainsi, en travaillant, je percevrais un revenu provenant de mon travail et du RU dans la même fourchette que celui qui bénéficie du RU uniquement. Pourquoi voulez-vous alors que je me complique l’existence en travaillant alors que l’autre a le même revenu que moi sans travailler ?

***

Connaissez-vous l’histoire du Corse ? On raconte qu’un petit enfant rencontre un Corse en train de pêcher. L’enfant lui demande ce qu’il fait à longueur de journée. L’homme répond : je pêche.

Pourquoi ne travailles-tu pas, dit l’enfant.

Pourquoi veux-tu que je travaille, dit le Corse.

Si tu travailles, tu auras de l’argent.

Et puis, répond le Corse.

Tu t’achètes une maison, une voiture, etc…

Et puis ?

Tu te reposeras et ira à la pêche.

Et alors, pourquoi veux-tu que je travaille si c’est pour se reposer et pêcher ? Mais c’est ce que je fais déjà…
Hahaha!
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Jeu 12 Mai 2011 10:06
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Avec respect, votre position est trop idéologique et partisane. À titre d’exemple, vous estimez que le TGV est pour les riches. Ne penseriez-vous pas qu’il s’agit là d’une perception exagérée ?

Non, ce n’est pas exagéré. C’est une récrimination fréquente contre le TGV, que son arrivé s’accompagne de la fermeture des lignes traditionnelles, ... plus lente, mais moins chères. Un allez-retour entre ma ville et Paris coute maintenant 3 fois plus chère qu’avant, depuis l’arrivée du TGV; et pas le choix, puisqu’il a fait disparaitre les autres options…

J’aurais dut me passer de cette anecdote quand-même, elle en répondait pas assez bien à la question.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Permettez-moi de comprendre : le programme RU serait-il donc destiné aussi bien aux riches qu’aux pauvres ?

Oui. Il ne faut pas tout à fait le confondre avec la proposition de D.d. Villepin, qui elle, n’aurait pas cette caractéristique. C’est pour ça que ce serait bien que Villepin n’ait pas le monopole de cette question, et que d’autres aient le courage d’en parler aussi (peut-être une proposition à faire à François Hollande ?).

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Oui, il y a création de monnaie par l’augmentation du pouvoir d’achat induite par le programme RU qui se traduit en termes d’injection de grosses masses d’argent.

Là il faudra préciser le processus, parce que je ne comprend pas. L’argent ré-attribué existe déjà, il n’est pas créé.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Un raisonnement marginaliste conduirait les bénéficiaires du RU d’évaluer les retombées marginales d’un travail donné tout en bénéficiant dudit programme.

Dans la mesure où la retombée est importante et significative, oui le bénéficiaire du RU irait sur le marché de l’emploi. Mais dans la situation actuelle de bien de pays où le chômage est très élevé, les emplois susceptibles d’être recherché par le bénéficiaire sont des emplois très peu rémunérateurs et très peu motivants. Aussi, les bénéficiaires seront davantage conduits à se contenter du RU.

C'est à la fois faux et vrai, et la partie vraie est bonne.

Oui, sans la condition d’un travail intéressant ou suffisamment reconnu, les gens n’irait pas travailler. Et c’est bien le but, qui est entre autre celui de mettre fin au chantage. On aurait des citoyens qui pourrait faire de véritable décisions démocratique, dictée par la logique du mieux, et non-plus des décisions dictées par la logique du pire.

Les gens qui voudraient que d’autres travaillent pour eux (comme les patrons par exemple), serait obligé de proposer des situations gagnant-gagnant et de montrer un minimum de considération pour le travail fourni et les gens travaillant pour eux.

Le RU est le moyen le plus simple et le plus efficace d’y parvenir. Toutes les autres solutions finissent en constructions et règles complexes que « tout le monde » s’évertue à contourner ou à abuser… et entretenir ce genre d’usine à gaz coute cher (ces dépenses pourrait être justement ré-attribuer pour financer le RU), surtout quand elle sont subventionnées.

La seconde partie de la réponse, est que effectivement, vu les conditions de travail de merde que connaissent beaucoup de gens, les motivations au ras-du-sol qu’ils ont à aller travailler parce que leur travail est pourri, pas reconnu ou sous payé ou instable, précaire, etc, alors oui, alors vu ce que l’on a fait du travail, pas étonnant qu’on craigne que les gens profiteraient du RU pour ne plus travailler. Mais ça c’est parce qu’on a dégouté les gens (au moins certaines personnes).

Mais en fait, on découvrirait qu’on a oublié ce qu’est le travail, le vrai, et on le re-découvrirait en le voyant ré-apparaitre spontanément dans les initiatives personnelles : le travail est une chose qui vient naturellement à tout le monde, pour peu qu’on ne les en dégoute pas en le dénaturant . Quand quelqu’un veut diner à midi, il/elle se cuisine quelque… c’est du travail, et il est fait naturellement, sans se poser de question, idem pour quelqu’un qui va naturellement réparer les fuites de sa gouttière, par exemple. Le même processus pourrait se dérouler, non-plus seulement dans l’espace privé, mais aussi dans l’espace publique.

Ce que je veux dire, c’est qu’on aurait assez probablement la surprise de voir des gens travailler spontanément sans qu’on ne leur demande. Il ferait naturellement les choses qu’ils leur semble utiles de faire.

Pour les gens que ça étonne, il ne faut pas oublier que actuellement, on interdit aux gens de travailler (en plus d’avoir dénaturé le travail).


En résumé, on aurait deux choses : transformation du rapport employé-employeur, et libération du travail.

Rocco-en-a-un-gros a écrit : 
Quand j’évoque la démotivation, je précise bien qu’il s’agit des travailleurs dont les salaires sont dans la même fourchette que les gens bénéficiant du RU.

Pourquoi voulez-vous donc que j’aille travailler pour percevoir le même revenu que celui qui bénéficie du RU ? Autant bénéficier du RU dès le départ, et aller pêcher la truite à longueur de journée…

Il y aurait cumul dans le cas d'un faible salaire, comme expliqué dans un précédent message (pour le RU qui est en projet depuis 15 ans, mais aussi, il me semble, pour celui proposé par Villepin)

Puis ensuite, quelqu’un qui va pêcher la truite ou semer des salades.... Eh bien c’est très bien non ?

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Ven 15 Juil 2011 06:46
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Présentation par Samuel Bendahan, qui est docteur en science économique, entre autres matières.

Il y parle du rapport à l’argent, de l’impacte ou du non-impacte de l’argent sur le bonheur selon son niveau de disponibilité; ce qui est important pour déterminer de combien les gens on véritablement besoin, et donc pour définir le montant d’un revenu universel.

Il y parle également encore une fois des suspicions et accusations de naïveté faites à l’encontre du revenu universel, comme « ça va inciter à la paresse », etc.

Vidéo d’une durée de 13 minutes, au titre de « Revenu Universel : Utopie ou réalité ? »


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Jeu 21 Juil 2011 01:15
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Un lien sur le thème de « le revenu universel ne rémunère pas l’emploi, mais le travail ». Il y est également question de son financement naturel.

À lire : Social, universel, de base, citoyen, solidaire… un revenu pour tous dès la naissance !

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Jeu 21 Juil 2011 11:48
Message Re: Revenu de base universel : une orientation des sociétés modernes
Je suis carrément favorable à l'idée de servir un revenu à chaque citoyen français du seul fait de sa naissance (ou sa reconnaissance) en tant que tel, et je crois que c'est inévitable et vital à terme.

Mais outre la question de l'application "pragmatique" (fixation du montant dans un contexte où, à somme équivalente, le pouvoir d'achat n'est pas le même dans chaque zone géographique, coexistence avec d'autres régimes dans le cadre d'une économie globalisée, ...) et les blocages que ne manqueront pas de poser les tenants du système actuel et les partisans idéologiques de tout poil, sa mise en place pose quand même des problémes sérieux.

Quelque part ce type de revenu, est de nature à accroitre l'individualisme dans la société, et dés lors la question de la liberté devient centrale. Les gens y sont-ils préparés ? Ne risque t-on pas de voir une génération "sacrifiée" ?

Au niveau de la société elle-même, une telle mesure est de nature à induire une désorganisation profonde de son fonctionnement (tant économique que structurel voire culturel) et par ailleurs la société est-elle préparée à accueillir ce surcroît d'individualisme ou de liberté que j'évoque plus haut ? Il faut bien prendre garde de ne pas la voir s'ecrouler comme un chateau de carte, d'autant plus que son équilibre à l'heure actuelle est trés précaire (enfin ça c'est mon avis).

Ce que j'en pense, c'est que de toute façon si on ne fait rien, si on continue comme on le fait maintenant, ça risque bien d'être encore pire donc autant tenter l'aventure.

Au niveau écologique, un tel revenu entraînera inévitablement une hausse de la consommation, d'autant plus que si ce système marche dans un pays, les autres peuples voudront assurément la même chose. Et puis là, croire que la planéte va pouvoir fournir 4 milliards de voitures, de lave-linges, de télés, d'ordinateurs, de téléphones portables... tous les cinq ans, des tonnes et des tonnes de viande de boeuf chaque année, tous les rejets associés à tout ça, enfin bref, c'est de l'utopie. Il faudra donc immanquablement une politique écologique digne de ce nom, et des solutions scientifiques également.

Et du coup pour en venir aux politiques, est ce que le systéme de décision dans notre société n'est pas un peu primaire pour une telle réforme ou bien la mise en place d'un tel revenu ne rendrait t-elle pas l'organisation politique actuelle un peu beaucoup obsolète ? A partir du moment où les gens peuvent librement choisir quoi faire de leur vie (puisque c'est bien de ça qu'il s'agit en fin de compte), un système politique qui ne fonctionne en fait que par la promesse, à quoi sert t-il ? Qui a besoin de promesse quand ses besoins vitaux sont assurés ?

Dernière édition par Nucua le Jeu 21 Juil 2011 23:24, édité 9 fois.

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