Jardinage : supports de culture et cultures

L’amarante est toxique pour les chevaux et les ovins (ex. mouton).

Précédemment, il avait été estimé que pour les graines, l’amarante a un rendement comparable à celui de l’avoine et même un peu plus. Mais ce n’est pas le cas pour l’agriculture conventionnelle qui arrive à des rendements élevés pour les céréales. Du point de vue de l’agriculture conventionnelle, l’amarante a un rendement faible.

La porcelle pousse bien et fait beaucoup de graines, mais elle est peu intéressante en saumure et pas très intéressante fraîche. Elle est abondante dans la nature même si elle y pousse nettement moins bien, il n’est pas utile d’en faire une culture de préservation. Je ne vois pas d’intérêt à la cultiver, elle ne le sera plus.

En parlant de culture de préservation, il serait intéressant de cultiver des graminée sauvages, non‑pas pour consommation, mais pour préservation. La diversité des graminées sauvage s’est beaucoup réduite, ces dernières décennies. Repérer celles qui sortent de l’ordinaire, en récupérer les graines, en les mélangeant, puis en faire une culture, même si c’est sur des petits carrés. Certaines sont assez décoratives.

Pour rappel, certains oiseaux aiment picorer dans les amarantes. L’année dernière, en récoltant des épis d’amarantes sauvages, j’ai constaté qu’ils avaient parfois une forte odeur d’oiseau. Ça peut faire une autre bonne raison d’en cultiver.

Comme elle contient jusqu’à deux fois plus d’azote que celles des autres herbacées, la matière organique des fabacées, comme le trèfle, minéralise plus rapidement que celle des autres herbacées. En rappelant que le haricot est peut‑être un cas particulier, comme il fixe assez peu d’azote atmosphérique, à peine 10 % de ses besoins, quoique ça ne dise rien sur sa concentration en azote.

Comme les fabacées fixent bien l’azote atmosphérique, elles en puisent moins dans le sol. Elles enrichissent le sol en azote, mais son peu efficace contre le lessivage. Pour éviter le lessivage de l’azote, les poacées (céréales) et les brassicacées (ex. colza), sont deux à trois plus efficaces. Je ne sais pas ce qu’il en est des autres herbacées, comme les plantes sauvages en général, ne trouvant rien à ce sujet. Pour une herbacée au moins, la réponse est certaine. L’amarante aime les sols riches en azote, ce qui indique qu’elle doit en récupérer beaucoup, surtout qu’elle produit beaucoup de matière végétale.

Après le mélange céréale et trèfle, c’est justement de l’amarante, qui sera semée. Ce sera pour l’année prochaine, la surface d’amarante de cette année n’a pas eu de précédent trèfle, mais un apport de luzerne quand‑même.

Le ration C/N des poacée est généralement au delà de 30, celui des fabacées, généralement en dessous de 20. En dessous de 20, la minéralisation est généralement rapide. Au delà de 20, il y a un important risque d’immobilisation temporaire de l’azote, ce qui peut durer des semaines.

Pour qu’un humus formé à partir d’engrais verts, ait un grain aussi stable que possible, l’engrais vert ne doit pas être enfoui avant qu’il ne soit à maturité. Ce n’est pas dit, j’imagines qu’il faut comprendre à maturité, mais avant l’apparition des graines. Comme rappelé plus loin, attention aussi à la minéralisation, qui est d’autant plus longue qu’on attend pour enfouir. Entre fourniture d’azote et formation d’humus stable, il faut choisir ou alterner d’une manière appropriée.

Source : Effet des engrais verts et de leur période d’enfouissement sur la nutrition azotée et les rendements du blé (ulaval.ca) [PDF], mémoire de Frédéric Verville, 2014.

Une caractéristique variable importante des engrais vert, est la répartition de leur azote entre la partie souterraine et la partie aérienne. Un exemple possible : deux engrais verts d’espèces ou variétés différentes peuvent en tout accumuler la même quantité d’azote, mais l’un peut en avoir 98 % dans sa partie aérienne et 2 % dans les racines et l’autre en avoir 60 % dans sa partie aérienne et 40 % dans les racines. Il n’y a pas de taux typique en la matière, la répartition est très variable.

Ça fait une différence importante. Si l’engrais vert et fauché pour être exporté ailleurs, le premier ne laissera presque rien de son azote dans le sol, la partie fauchée contiendra presque tout et fermentera vite, tandis que le second en laissera presque la moitié et la partie fauchée n’en contiendra qu’environ la moitié aussi et fermentera moins vite. C’est important aussi si on attache de l’importance à la période d’enfouissement, comme les racines, sont toujours enfouies.

Ça signifie que les observations qu’on peut faire avec un engrais vert en particulier, ne seront pas applicables à un autre. Si une conduite fonctionne bien avec un engrais vert, il faut éviter d’en changer et garder toujours le même.

Même parmi les engrais verts semblant les mêmes, il y a des différences. Le comportement du trèfle blanc est connu pour être différent de celui du trèfle incarnat ou du trèfle rouge. Le trèfle me semblant le plus répandu, porte le nom de trèfle violet. J’ai parfois vu du trèfle blanc, mais il est plus rare, au moins dans ma région. Je n’ai jamais vu de trèfle incarnat ailleurs qu’en photo sur le web. Pour distinguer deux espèces de trèfle, il faut non seulement considérer la couleur de l’inflorescence, mais aussi sa forme. Le trèfle incarnat a une inflorescence allongée, le trèfle violet a une inflorescence ronde, pour ne rapporter que deux exemples.

De la même source, pour un engrais vert, plus le ratio lignine et polyphénol sur azote, est élevé, plus sa minéralisation est lente :

L’exemple est donnée, d’une luzerne et d’une vesce. Après deux semaines, pour la luzerne, pas loin d’un quart de l’azote était déjà minéralisé, tandis que pour la luzerne, le bilan était une immobilisation de l’azote (concrètement, une diminution de l’azote disponible pour les cultures), et un équilibre entre l’immobilisation et la minéralisation, au bout de neuf semaines, soit un peu plus de deux mois avant le moindre début d’accroissement de l’azote disponible.

La question précédemment posée, de savoir combien de temps avant une culture, il faut enfouir un engrais vert présent sur la surface, cette question n’a pas de réponse telle‑quelle, ça dépend de l’engrais vert, il n’est même pas possible de donner une idée de valeur typique, tellement c’est variable.

Ce ratio lignine + polyphénol sur azote, ne doit pas non‑plus faire oublier l’importance du ratio carbone sur azote, qui est un indicateur encore plus vérifié.