Femmes Battues

Et pas qu'au Monopoly, d'après le Parisien de ce matin..
Effrayant...comment explique cette augmentation monstrueuse?
http://www.leparisien.fr/societe/30-de-femmes-battues-reagissons-02-10-2008-262168.php

comment expliquer ?
comment les convaincre de pas se laisser faire oui
un homme violent reste un homme infréquentable dans une optique amoureuse et pi c'est tout !

Comment expliquer cette augmentation..
Est ce l'effet Sarkozy?
Ou est ce parce que nous avons une équipe de france pourrie dirigée par un incompétent?

arrêtes avec ces allusions j'me bidonne d'avance des deux pieds pareil, aucun sens
chacun à ses ptis secrets et sa vie quotidienne fruit de ses choix et engagements, activités et relations, la routine quoi...

j'arriverais à parler d'une baisse du taux de violence, mais là...à part m'indigner de ce que l'homme peut faire de ses capacités humaines, je vois pas trop

Il faut absolument prendre le mal à la racine, c'est-à-dire l'enfance.

Perso, je n'ai jamais levé la main sur une femme... même pas une petite claque.
C'est quelque chose d'inconcevable pour moi. J'arrive même pas à dire pourquoi, tellement je trouve ça nul, petit, frustré, con et incroyable.

Mais en effet, certains hommes voient en leur femme leur objet, leur défouloir... j'aurais presque honte d'être un homme de temps en temps.
Aprs il est clair que de se mettre en couple avec un homme violent ce n'est pas malin à la base. Mais d'un autre côté, je ne pense pas qu'on puisse (disons dans 99% des cas) tenir la femme pour responsable.
Il y a des sales cons partout, qui n'attendent que de pouvoir prendre le pouvoir -par la force- à la maison. Et après ça se transforme en cercle vicieux, sans qu'on s'en rende compte au début, et sans pouvoir en sortir par la suite (enfin, je pense; je n'ai pas d'expérience -en la matière-).

Toujours est-il que les violences conjugales (dans ce topics uniquement "femmes battues" est quelque chose que je trouve profondément minable.

Et ce n'est pas pour jouer au beau gosse-homme idéal que je dis ça; simplement faire cela est inconcevable, comme dit, et montre plutôt à quel point l'humain peut dégénérer en huis-clos; folie du cerveau.

Sans doute ai-je ce point de vue aussi parce que mon père n'a jamais frappé ma mère (çavapasnon?) en plus de 30 ans de mariage. Pourtant, le stress de la maison, des enfants, du travail était là aussi... comme quoi ce n'est pas une fatalité; mais une fois de plus une simple "facilité" que certains se prennent. Heureux en plus.



Bref, ce sera toujours pareil "mais je n'y peux rien, c'est la faute de la société. trop de stress, et en plus elle a refusé de me chercher une bière dans le frigo; alors je l'ai frappé, avec un gros sourire, normal non?"
Non.

tout le temps à chercher des victimes, les humains... si ce n'est pas la femme (ou l'homme pour la femme), alors ce sont les enfants qui subissent les coups. Pas d'enfants? ben alors on va se prendre un animal de compagnie... il va morfler ce putain de chien/chat... et après direction aire d'autoroute, ciao!

L'essentiel, de nos jours, c'est de ne jamais se remettre en question; ne jamais se dire: c'est peut-être moi qui déconne. Pourquoi faire d'ailleurs? C'est la faute de la société, pas la mienne (cette dernière phrase était bien entendu ironique).

Bien sûr, je sais bien que le problème est beaucoup plus vaste que ça, mais c'était mon sentiment à chaud.

Ç'est bizarre que ce ne sont que des gars qui a répondu.

Ce que tu dis Kro est très juste et imagé, comme toujours.

Ici aussi il y a énormément, trop, toujours trop, de cas de violence conjugales qui souvent s'étend aux enfants...

Stress, pauvreté de biens, comme d'esprit, refoulement.

C'est quelque chose dont j'ai du mal à parler car j'ai connu ça chez-moi. Ma mère était alcolo, sortait le soir dans les bars, et mon père, qui lui ne buvait pas, la battait car il était frustré. C'était l'enfer chez-nous, vraiment. Et tout ça a commencé pas mal avec la faillite de mon père. MOn père était très colérique dû à son propre père qui était d'une sévérité incroyable, maniaque, et qui, lui aussi, traitait mal sa femme. Cercle vicieux, roue qui tourne. Tout ça a fait que mon frère et mes soeurs ont tous des difficultés dans leur vie, moi, ce qui m'a sauvé, c'est d'avoir connu jeune, de merveilleux amis-es qui sont devenues ma famille, d'être parti aussitôt mes 18 ans. Je me suis coupée pendant des années de ma famille, que j'aime, j'ai voyagé, aimé, me suis aéré, et ce fut salutaire. On dit qu'on choisit ses amis-es mais pas sa famille, c'est vrai!

Jolis témoignages de vous deux. Enfin, "joli" on se comprend hein, sur un sujet pareil...


Mais il ne faut pas perdre de vue que les hommes qui font ça ne sont pas simplement des "connards".
Bien évidemment, c'est un jugement qui me vient aussi à l'esprit, mais c'est plus complexe que ça.
Ce n'est pas pour dédouaner les bourreaux, vraiment, mais dans la majorité des cas, il s'agit d'hommes
qui ont subi la même chose dans leur enfance, c'est prouvé par un grand nombre d'études sur le sujet.

C'est pour ça que je disais qu'il faut prendre le mal à la racine, c'est-à-dire à l'enfance.
En instaurant le plus de protections possible pour que les enfants ne subissent pas ça,
et en soignant sous cet angle-là les futurs bourreaux qu'ils sont susceptibles de devenir.

De même que c'est à l'enfance qu'il faut remonter pour tenter de rééduquer les bourreaux adultes.

Tout cela est par plusieurs aspects comparable à une pathologie, eux-mêmes sont souvent en
quelque sorte des victimes aussi. De leur passé, de leurs blessures et de leurs souffrances passées.

Cela dit, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit hein, évidemment que la priorité doit toujours être
accordée aux victimes, et elles doivent être protégées le plus rapidement et le plus efficacement possible.
Mais il ne sert à rien de ne pas prendre le problème dans sa complexe globalité si l'on veut tenter de le régler.




Sinon, au niveau strictement personnel, et même si je rejoins Kro sur ce qu'il dit, je crois que dans un cas
extrême je pourrais lever la main sur une femme qui aurait été odieusement blessante, mais vraiment quoi...

Mais c'est à prendre avec beaucoup de pincettes et de compréhension, je parle ici d'une gifle qui n'a pas pour but
de faire mal, nullement une démonstration de force, une tentative de domination ou quelque chose de ce genre...

Le genre de gifle que l'on mettrait en fait à n'importe qui, homme ou femme, s'il (elle) est allé(e) vraiment trop loin.

J'espère que vous pourrez vraiment saisir la nuance, mais j'ai bien peur que mon honnêteté me joue ici des tours...

Je comprend ton idée que les hommes qui battent sont des hommes qui ont été battus, ou les hommes qui abusent sont souvent des hommes qui ont été abusés. Mais en même temps, cette théorie me chicote et m'exaspère un peu, les femmes qui ont été abusées en deviennent pas (sauf en de rares cas) des abuseuses. Et, même si j'ai subi la violence, ça m'a, au contraire, vaccinée contre la violence. Jamais, jamais je ne battrai mes filles, la violence me rend même malade, j'évite même de voir des films trop violent, je ne trippe pas sur Quentin Tarantino....

En même temps, je ne suis pas faible non plus. Je me défend très bien verbalement et je vous jure que je ne me laisse pas marcher sur les pieds, par personne, je ne suis pas une victime, c'est pour ça, d'ailleurs, que j'ai triomphé de tout mes malheurs...

Je comprends bien Lucy, mais j'ai l'impression que toi tu as su rebondir (tu l'as d'ailleurs dit), ne pas
te laisser bouffer par ça et de fait, effectuer ta propre thérapie, parce qu'évidemment c'est possible.
Malheureusement, tout-le-monde n'a surement pas ces capacités, et c'est pour ça qu'il faut une aide.

En ce qui concerne les femmes qui ont été battues, en effet elles ne deviennent que très rarement des
bourreaux, parce que le "schéma" féminin est différent : elles ont tendance à être attirées adulte par
des hommes violents, et repassent ainsi sous le mode d'un fonctionnement par la souffrance, ou alors
d'une forme de passivité, de négation, face à l'agressivité du père sur les enfants par exemple.
Donc le problème se pose bien pour les femmes aussi, et ce même s'il peut prendre des formes différentes.