Tchuss

https://www.youtube.com/watch?hl=fr&v=UuHDceDUSyU

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J'attends ton texte Lisa

Je peux hélas en long, en large et en travers sous couvert de ma propre humanité, je ne fais pas cas de celle des autres qui parfois n'est qu'un malheureux leurre. Les "handicapés" et moi c'est une longue histoire. J'ai fait des rencontres exceptionnelles. Que de leçons de vie, que d'aventures. Que de dignitéS. Au fond ne sommes-nous pas tous handicapés de qqe chose ? ... à méditer. Je suis en plein coeur de ruptures sociales, et ça me fait toujours autant gerber. Tant que j'en serai indignée, je serai la professionnelle que je veux être et non pas comme on voudrait que je sois. Tant que les êtres m'attendront sur le pas de leur porte et que j'aurai la sensation de leur être utile, je serai l'être humain que je veux être. Tant que j'aurais envie de me battre contre ses aberrations physiques, psychiques, cognitives, mentales, ou sociales, je serai là pour pallier aux manques et protéger leurs acquis. Tant que s'afficheront les sourires sur des visages abîmés par la maladie, le vide, et l'isolement, je gagnerai en ouverture d'esprit. Tant qu'ils seront en vie j'essaierai de leur insuffler une dignité perdue.
J'ai bcp appris et j'apprends encore, dans des échanges égalitaires, pas de compassion ni de pitié. Mais du temps, de l'énergie, de la dévotion, un regard atypique sur le handicap. J'ai juste envie parfois de révolutionner les à priori. Ces oeillades intempestives et furtives qui marquent cette différence si insolemment ! avec une fatuité de merde, me navrent et à la fois m'inspirent le combat intelligent. Petites batailles après petites batailles, je gagne du terrain, et c'est chaque fois plus jouissif. Un taf à la hauteur de mes ambitions.
En gros

J'aurais aimé bosser avec toi....


le voilà le foutu texte, qui respire pas la joie de vivre, autant je suis une sorte de cabri primesautier, voire carrément débile sur le net la plupart du temps, autant en fait, je suis tout le contraire au fond, trop de souffrances qui m'appartiennent pas....



"saignante de la nuit"....



Je ne suis pas en colère, je suis une éponge.

A t-on jamais vu, de mémoire de spontex,

une éponge se mettre en colère ?

Les chagrins, les silences, tout cela me ronge.

Mon côté doux éponge, mais mon coté qui gratte est tout sec,

Chiffon usé, torchon à misère.

Je suis une saignante de la nuit.

Je panse, je mens, je saigne.

Je ramasse et j’entasse les solitudes, les chagrins.

J’avale, je gonfle, et voilà : ça fuit.

J’encaisse, j’engrange les peines.

Je dégouline, ruisselle de maux qui ne sont pas miens.

Je ne suis pas en colère, je suis un gant de toilette.

A t-on jamais vu, de mémoire de douche,

un gant se mettre en colère ?

Je décrasse, gratte les croutes, et même, vide les tinettes.

Je ne frotte pas, je caresse, et ça c’est louche.

Ca vous dérange, j’espère.






Je ne suis pas en colère, je suis un thermomètre.

A t-on jamais vu, de mémoire d’annales,

un tube en verre se mettre en colère ?

Je bande d’un rouge sang quand je me fait mettre.

Après on me secoue et tant pis si j’ai mal.

Ca vous démange au moins, j’espère.

Je suis une saignante de la nuit.

Le noir est mon pays, le rouge est mon drapeau.

Tueuse en blanc, je suis du bon côté de la seringue.

Je pique et pique et coeur sans bruit.

Mercenaire délètère, guerriere sans repos,

Je tire à vue, je recharge, je deviens dingue.

Je ne suis pas en colère, je suis un tranquilisant.

A t-on jamais vu, de mémoire de Xanax,

une benzo se mettre en colère ?

Je suce, j’avale, digére dolosal/largactil/phenergan.

Je vomis en silence les meurtres, les cachent.

Et cela arrange bien mes pairs.




vi j'ai oublié de préciser que chuis une ancienne "nuiteuse", mais j'ai aussi "saigné" de jour...

Puissant de vérités ton texte... je dirai presque "lasse" de constater que c'est partout pareil

Ce sont les situations qui étaient "puissantes", je n'ai rien pu faire, ou si peu....
J'ouvrirai un sujet, il est temps, je sens que je peux enfin revenir sur ce passé si douloureux encore...
J'ai pas oublié un seul visage, pas un seul prénom, pas un seul râle, pas un seul regard....
Mais aujourd'hui je crois que je peux enfin en parler...
Il aura fallut 11ans....

Je suis sybilline, j'en conviens, laissez moi le temps de tout mettre en "maux"...

Tu as remué beaucoup de choses en moi Lulla, faut juste que je remette de l'ordre dans tout ça, j'ai déjà la distance qui permets de non plus "cracher" ces maux, mais de les poser comme une sorte de mémorial à la souffrance de l'Autre, celui qu'on accompagne comme on peut toi, moi et des milliers d'autres irréductibles qui n'ont pas fait de leur maladie du pouvoir, un métier....

Laisse glisser comme tu le sens Lisa...Les tripes quand on les pense,ça soulage le cerveau...

Aucune opacité dans tes dires pour un oeil averti

Prends le temps de mettre des mots sur tes maux. Tout viendra en temps et en heure.

dis voir,l'oeuil averti,t'as chaussé tes verres de combat j'espére?

Prends ton temps Lisa ce qui est dit trop tôt est toujours mal dit,mais fais attention a l'effet de vide quand tu videras la brouette a ce que rien de pire ne s'engouffre dans la brêche...