Jardinage : supports de culture et cultures

Deux passages successifs d’un ongulé avec un détail à noter.

Je n’ai pas de certitude à propos de quel ongulé il s’agit, mais je suspecte une laie. Ça ne peut pas être un chevreuil, un faon ou une biche, les traces étant trop rondes, aussi rondes que celle d’un cheval ou d’un âne, mais plus petites. Il n’y a pas de trace des deux doigts à l’arrière, mais ça pourrait ressembler aux traces d’une laie quand‑même, surtout que la terre semble avoir été fouillée à quelques endroits, même si peu profondément.

Lors du premier passage, les quelques chicorées sauvages semées et qui avaient bien poussé et étaient sur le point de fleurir, avaient été mangé, y compris la presque totalité du rachis. Quelques pieds errants d’avoine et plusieurs pousses de maïs, avaient été cassés.

Lors du second passage, quelques pieds errants d’avoine ont été mangé, en plus des pieds de laiteron rude non‑issus de semis volontaire, qui avaient été laissés pour que les pois s’y accrochent.

Ce qui est intéressant à noter, c’est d’abord la sélectivité de ce qui a été grignoté, le laiteron rude et la chicorée sauvage, deux astéracées à grandes feuilles tendres, sans avoir touché aux feuilles des pois, haricots et pomme de terre. À noter aussi, est que lors du second passage, de la paille d’avoine a été grignotée sur pieds, mais seulement sur des pieds isolés, pas l’avoine ratée de cette année, qui pousse actuellement au milieux de grandes adventices.

Ce n’est pas la première fois que je constate ces traces, mais c’est la première fois que je constate ce grignotage.

Les pommes de terre sont nettement partie pour fleurir. Il y a soit des boutons floraux soit des fleurs ouvertes, sur presque la moitié des pieds.

Le lupin attire les pucerons autant que la fève, mais contrairement à la fève, il ne semble pas subir d’attaque de champignon.

Le lupin pousse assez mal, tellement que je me demande s’il pourra faire des graines malgré qu’il ait fleurit.

Quelques pieds de blé tendre commencent à fleurir, environ une semaine après le blé dur.

Les feuilles des poacées sont habituellement réparties le long de la tige. Mais avant que le futur épis ne sorte, une feuille entièrement déployée se trouve tout au bout de la tige, ce qui donne un air inhabituel. Puis un renflement de la tige, en longueur, apparaît sous la feuille terminale. De ce renflement, sort le futur épis. J’imagine qu’ensuite en grandissant, il sera plus haut que la feuille actuellement terminale, qui prendra alors une place de feuille « normale ». Je n’ai pas fait attention ou pas remarqué le même phénomène avec le blé dur, le seigle et l’orge. Ce sera à revoir l’année prochaine.

Il est encore trop tôt pour voir si le blé tendre présentera le même phénomène d’ondulation des barbes et du bout de rachis soutenant l’épis, comme observé avec le blé dur. Ce sera à voir dans une ou deux semaines.

Dans un autre champs cependant, des pousses de maïs ont la même hauteur que les miennes et ont donc peut‑être été semées environ au même moment, c’est à dire fin‑Avril ou début‑Mai.

L’orge est visiblement de l’orge à deux rangs. J’avais cru que ce serait de l’orge à six rangs, parce que j’avais vu sur le bord d’un boulevard, des céréales ayant une allure d’orge à six rangs et faisant des grains tout à fait semblables à ceux de l’orge. Je pensais que c’est l’orge à six rangs qui est plutôt cultivée, en supposant qu’il fait plus de grains. Mais donc non, l’orge a deux rangs est aussi cultivée, et dans la région, les deux semblent l’être.

Ce n’est pas spécifique au seigle. J’ai observé le même phénomène dans un immense champs, et ça ne me semble pas être du seigle. Mais peut‑être s’agit‑il de triticale, l’hybride de blé dur et de seigle souvent cultivé dans le nord. La forme du grain ne peut pas être observée, les épis étant encore vert. Ce sont des épis à barbes très courtes, et l’aspect général fait penser à ce que les gens d’il y a longtemps, appelaient les blés poulards.

Deux leçons pratiques sur les apports au sol, d’après ce qui a été fait l’année dernière : éviter la tanaisie et ne pas composter l’herbe sous forme entière.

L’année dernière, le sol avait été couvert de tanaisie coupée, comme apport de phosphore. Mais malgré que les fleurs n’étaient pas encore en graines, j’en ai désherbé de bonnes quantités cette année, alors qu’il n’y en avait pas du tout avant, sur cette surface. Il semble que les graines peuvent continuer à se former, même sur les fleurs coupées. La tanaisie est une adventice presque autant envahissante que la barbarée. La tanaisie est quand‑même moins embêtante que la barbarée, ses feuilles basales sont relevées, au lieu de faire une rosace plaquée au sol, et son enracinement moins solide. Presqu’autant envahissante, mais moins problématique.

Pour le phosphore, mieux vaut donc le marron pilé.

Les apports de feuilles de bunias pour le potassium et d’ortie pour l’azote, alors que c’était de l’ortie entière en graines ou en fleurs, n’ont pas présenté ce problème. Je n’ai constaté aucune pousse de bunias (mais seuls les feuilles avaient été utilisées) et très peu de pousses d’orties.

L’herbe coupée qui avait été mise à fermenter sous une bâche et avait pris une odeur de fumier — ce qui était de bonne augure — a été épandue tôt au printemps. C’était bien trop pénible à étendre, ça restait en paquets impossibles à émietter et donc à étaler. Il faudrait soit hacher l’herbe avant de la mettre à fermenter, soit, faute de solution pour la hacher, l’épandre sur le sol quand elle est encore fraîche, un état dans lequel elle est plus facile à répartir. Dans ce dernier cas, il faudrait l’enfouir un peu quand‑même, pour éviter de perdre tout l’azote par évaporation et permettre sa minéralisation.

Hier, dans un champs, j’ai remarqué des céréales dont les pailles étaient sèches et totalement jaunes, idem pour les épis, mais dont les grains étaient encore laiteux, donc pas mûrs. Avant de récolter l’avoine de l’année dernière, j’avais vérifié l’état du grain sur plusieurs petits échantillons, sur plusieurs jours. Je me souviens que quand les pailles et les épillets étaient presque tous jaunes, il n’a pas fallut longtemps pour que les grains ne soient plus laiteux. C’est peut‑être parce que c’était de l’avoine, et que c’est plus long avec d’autres céréales.

C’est déjà une chose à noter : ne pas se fier à l’aspect des pieds, vérifier l’état du grain dans les épis.

Ça inspire aussi une question : si la paille est jaune, c’est que la sève ne monte plus, et alors ça signifie peut‑être que les grains peuvent continuer à mûrir même sur des épis coupés. Ce serait intéressant à savoir, pour éviter les pertes de grains avec l’avoine, dont les grains ont tendance à tomber facilement : si le grain peut effectivement mûrir sur des épis coupés, il serait possible de couper les épis sans tarder, dès que les pailles sont assez toutes jaunes, attendre la maturité et extraire le grain à ce moment là, de cette manière en laissant moins de grains tomber au sol pendant la récolte. C’est en supposant que les grains de l’avoine tombent plus facilement quand ils sont mûrs ; s’ils tombent aussi facilement quand ils sont encore laiteux, ça ne fera pas de différence.

Trois semaines, ce serait trop. Je l’ai fait au bout de deux semaines, et c’était déjà difficile à tenir d’attendre aussi longtemps.

Effectivement, ça améliore un peu la situation, les pousses d’espèces cultivées sont plus visibles ou sont au stades deux feuilles, moins risqué que le stade du germe bien plus fragile.

Mais avant de considérer qu’une surface doit être resemé, mieux vaut attendre encore une dizaine de jours, même si vu la la période de l’année, je n’attendrai que six à sept jours. Ce temps peut permettre de voir d’autre levée apparaître et de se dire qu’une surface donnera finalement quelque chose.

Surtout à retenir, pour répéter ce qui a été dit il y a quelques temps : pas de semis à la volée en dehors des céréales, à moins que la terre ne soit parfaitement propre ou à moins que ce ne soit un semis de couverture.