Jardinage : supports de culture et cultures

Les graines du lin et les graines du sorgho, peuvent provoquer des intoxications cyanhydriques, la même intoxication qu’avec les pépins de pomme ou de poire, les amandes amères, etc. Le millet ne semble pas concerné.

Pour plus de détails sur ce type d’intoxication, voir : Intoxications par les plantes cyanogènes (hal.archives-ouvertes.fr) [PDF], thèse de Chaouali Nadia, 2013.

Finalement, je ne vais donc pas tenter le lin.

Note : les graines de soja aussi, ne sont pas automatiquement comestibles.

Dans le passé, le millet était largement consommé en Europe. Depuis, il a été quasiment abandonné et relégué à la nourriture pour les animaux d’élevage. Ça fait échos au cas de l’avoine, mais en sens inverse, elle a d’abord été considérée comme une céréale pour les animaux avant d’être considérée comme bonne pour les humains il y a moins d’un siècle.


Source : Le millet (lescereales.fr).

En tous les cas, ça indique clairement que le millet peut être cultivé en Europe. Reste à re‑découvrir comment il se comporte en cuisine.

Attention : le sorgho, parfois considéré comme faisant partie de la « famille » des millets, peut sous certaines conditions être toxique.

Un maïs qui fixe l’azote atmosphérique !

C’est pour le moment une curiosité, mais il fera peut‑être partie un jour de la réalité des cultures. Normalement, c’est une particularité des fabacées de fixer l’azote de l’atmosphère, via des nodosités de leur racines souterraines qui abritent des bactéries spéciales. Ce maïs fait de même, mais avec des racines aériennes au lieu de souterraines, et en abritant les bactéries dans une sécrétion de mucilage au lieu de le faire dans des nodosités. Ce maïs n’a pas été créé, il est sauvage, sa particularité a seulement été découverte tardivement, il y a quelques années.

Voir : Une souche de maïs peut fixer de l'azote atmosphérique grâce à une symbiose (actuscienceprepa.blogspot.com), 2018.

La quantité d’azote atmosphérique fixé par une fabacée, est proportionnel à la masse de ses feuilles ou à la surface de ses feuilles (j’ai lu les deux, mais ça doit être assez équivalent). Pour une bonne association de culture combinant une fabacée et une autre espèce, il ne faut donc pas que l’autre espèce face trop d’ombre à la fabacée. Il faut quand‑même noter que certaines s’adaptent bien à la qualité de la lumière qu’elles reçoivent, et peuvent produire des cellules différentes selon qu’elles reçoivent une lumière de longueurs d’ondes plutôt longues ou courtes.

Les fabacées sont plus vulnérables au stress quand leur approvisionnement en azote repose surtout sur la fixation de l’azote de l’air. Ce n’est pas une solution magique, elle a un coût potentiel. Dans de mauvaises conditions, mieux vaut qu’elle puisse compter sur l’azote du sol.

Pour les bactéries participant à la fixation de l’azote, la plage de température idéale est entre 15 et 25 ℃, pour la symbiose des fabacées des régions tempérées.

Pour rappel, la fixation de l’azote nécessite du phosphore.

L’intérêt pour l’azote, de l’association entre une fabacée et une poacée par exemple, ne se constate pas l’année‑même, mais l’année suivante. L’association force la fabacée a utiliser l’azote atmosphérique, ce qui n’aura un effet que l’année suivante. L’année même, la fabacée est quand‑même relativement protégée des adventices et de la verse. L’année suivante, une culture de céréale peut profiter de l’azote fixé l’année précédente et libéré par les racines décomposées dans le sol.

En fin de cycle, l’azote de la plante étant principalement re‑dirigé vers les graines, surtout celui de la partie aérienne, l’azote résiduel se trouve principalement dans les racines, à hauteur de deux tiers.

La rhizodéposition n’est pas un phénomène spécifique aux fabacées, il existe chez toutes les espèces végétales. Du coup, à moins qu’il n’y ait un risque de reprise, il est préférable de désherber en laissant les racines dans le sol, juste en coupant la partie aérienne au pied. Je pressentait justement depuis l’année dernière qu’il faut laisser les racines dans le sol.

Les graines des fabacées sont peu sujettes aux mycotoxines, en tous cas nettement moins que les graines des céréales. Les cultiver en association avec les céréales, réduit aussi le taux de mycotoxines dans les céréales, je ne sais pas comment.

La date de semis de certains végétaux à graines, influe sur la production de feuilles au détriment de la production de graines, mais aussi favorisant les maladies fongiques, comme un feuillage fourni et favorable aux champignons.

Je me demande si au pied d’arbres fruitiers, il vaut mieux avoir des fabacées ou des poacées … ou un mélange des deux.

En fait, il faudrait déjà connaitre les besoins des arbres fruitiers.

Les pois sont sensibles au stress hydrique, il faut prévoir des arrosages, ce qui n’en fait pas une bonne option comme culture associée aux céréales.

Je le confirme pour l’avoir testé l’année dernière avec l’avoine : le résultat n’a pas été bon. Les pois associés à l’avoine poussaient d’abord plus vite que les autres, mais quand le sol a commencé à s’assécher, ils ont dépérit, contrairement à ceux de la bande de pois qui était arrosée. Ces pois avaient été semés un peu avant la mi‑Mars.

La grande affinité des pucerons pour la fève, est constatée même chez les professionnels. Je confirme pour l’avoir connu l’année dernière : une catastrophe, et ces pucerons s’attaquent ensuite à d’autres cultures.