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Sommes nous ce que nous écrivons...
Auteur Message
Anonymous
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Ven 19 Déc 2008 18:56
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
La sincérité ne peut être subjective...elle est ou n'est pas...et n'a rien à voir avec ce que nous ecrivons ...les sincères ecrivent avec sincerité et les faux avec fausseté , ça c'est subjective...car l'ecriture dépend de son auteur , de son humeur aussi, de sa vie, de sa façon d'être et de se comporter, parfois avec ce mélange de bien et de mal que nous possédons tous en nous...avec tout ces sentiments contradictoires qui nous assaillent quotidiennement...par les autres aussi...

L'ecriture différe de ce contact qu'on a avec les autres, amicale ou aggressif, celà dépend du vis à vis ...de ce qu'il est ou représente , de sa façon d'être aussi car à toute action , il y'a réaction et nous ne sommes que des ''humains'' aprés tout...certains écrivent ce qu'ils ressentent, ce qu'ils pensent être vrai et comme dans la vie, d'autres jouent, mentent et n'écrivent que ce qui peut plaire sans qu'ils n'en pensent un iota...et pas toujours dans le mauvais sens même si certains usent et abusent de cette fausseté qui finit par les engloutir...tout comme le sournois caractère de certains fait que ... ainsi est ...l'ecriture...aucun de nous ne détenant la vérité mais s'en approchant à sa manière, par sa propre vision du monde, par son vécu et ses périples... Clin d’œil
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Ven 19 Déc 2008 19:25
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
smoggy a écrit : 
La sincérité ne peut être subjective...elle est ou n'est pas...et n'a rien à voir avec ce que nous ecrivons ...les sincères ecrivent avec sincerité et les faux avec fausseté , ça c'est subjective...car l'ecriture dépend de son auteur , de son humeur aussi, de sa vie, de sa façon d'être et de se comporter, parfois avec ce mélange de bien et de mal que nous possédons tous en nous...avec tout ces sentiments contradictoires qui nous assaillent quotidiennement...par les autres aussi...

L'ecriture différe de ce contact qu'on a avec les autres, amicale ou aggressif, celà dépend du vis à vis ...de ce qu'il est ou représente , de sa façon d'être aussi car à toute action , il y'a réaction et nous ne sommes que des ''humains'' aprés tout...certains écrivent ce qu'ils ressentent, ce qu'ils pensent être vrai et comme dans la vie, d'autres jouent, mentent et n'écrivent que ce qui peut plaire sans qu'ils n'en pensent un iota...et pas toujours dans le mauvais sens même si certains usent et abusent de cette fausseté qui finit par les engloutir...tout comme le sournois caractère de certains fait que ... ainsi est ...l'ecriture...aucun de nous ne détenant la vérité mais s'en approchant à sa manière, par sa propre vision du monde, par son vécu et ses périples... Clin d’œil

Oui Smoggy ///je suis d'accord..mais le faux..l'hypocrite peut penser en toute bonne foi qu'il ne l'est pas.... Gné ?!

Internet est une drogue dure , habité par des entités maléfiques...
Sachez vous en protéger , et prenez cet outil pour un outil et rien de plus...
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Ven 19 Déc 2008 19:34
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
j'écris ce que je pense, mon ressenti, mes sentiments comme ça vient, tout simplement

maintenant ça plait ou ça ne plait pas, on comprend ou on ne comprend pas ça c'est une autre histoire....
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Ven 19 Déc 2008 20:44
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
Ce que je voulais dire: si j'écris en toute sincérité,j'ai dis aussi que l'on ne peut pas, ne pas être sincère, et que mon voisin de palier m'incendie parce que il trouve que je ne suis pas sincère,sincèrement,qui a tort et qui a raison?
Moi je n'ai rien à prouver au voisin,mais si le voisin insiste,comment peut il prouver que je ne suis pas sincère?
cesar
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Ven 19 Déc 2008 21:21
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
John Gouze a écrit : 
[Oui Smoggy ///je suis d'accord..mais le faux..l'hypocrite peut penser en toute bonne foi qu'il ne l'est pas.... Gné ?!


Le faux ,l'hypocrite n'a pas de ''bonne foi'' et il le sait ...il peut aussi se mentir à lui même et là c'est tout un autre cas vu qu'il n'en est pas conscient... Gné ?!
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Sam 20 Déc 2008 01:15
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
Cesar a écrit : 
Sincérité?
Nous sommes ce que nous pensons être et non ce que nous sommes,
nous écrivons ce que nous pensons être,
chaque fois que nous posons un acte, nous recherchons notre avantage,et pourquoi pas avec l'écriture?
Donc nous écrivons toujours à la recherche de notre avantage, et si tel est le cas, lorsque nous écrivons nous sommes sincères dans notre expression,en tous les cas, envers nous même.
Maintenant les autres pourraient dire que nous manquons de sincérité,mais ce n'est que leur évaluation, et leur évaluation dépend de leurs idées et la conception de la sincérité,dépend de leur idées,et pas de nôtres,ni de notre conception de la sincérité,de fait notre sincérité n'est pas celle de autres, et vice versa.



c'est l'écriture qui permet le plus de nous montrer à notre avantage , nous avons la possibilité de rectifier nos écrits, de chercher les termes adéquats... ce n'est pas pour cela que nous manquons de sincérité ... nous sommes peut être moins spontané !

et je te rejoints sur le fait que notre sincérité n'est pas celle de l'autre et que justement , c'est ce qui fait nos différences et notre richesse !

l'important est d'être en accord avec ses pensées....il est difficile de gérer l'interprétation qui en est faite ... il faut accepter de ne pas plaire à certains !

carpe diem ! Yeux au ciel avec le sourire
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Lun 22 Déc 2008 20:14
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
coco a écrit : 
Cesar a écrit : 
Sincérité?
Nous sommes ce que nous pensons être et non ce que nous sommes,
nous écrivons ce que nous pensons être,
chaque fois que nous posons un acte, nous recherchons notre avantage,et pourquoi pas avec l'écriture?
Donc nous écrivons toujours à la recherche de notre avantage, et si tel est le cas, lorsque nous écrivons nous sommes sincères dans notre expression,en tous les cas, envers nous même.
Maintenant les autres pourraient dire que nous manquons de sincérité,mais ce n'est que leur évaluation, et leur évaluation dépend de leurs idées et la conception de la sincérité,dépend de leur idées,et pas de nôtres,ni de notre conception de la sincérité,de fait notre sincérité n'est pas celle de autres, et vice versa.



c'est l'écriture qui permet le plus de nous montrer à notre avantage , nous avons la possibilité de rectifier nos écrits, de chercher les termes adéquats... ce n'est pas pour cela que nous manquons de sincérité ... nous sommes peut être moins spontané !

et je te rejoints sur le fait que notre sincérité n'est pas celle de l'autre et que justement , c'est ce qui fait nos différences et notre richesse !

l'important est d'être en accord avec ses pensées....il est difficile de gérer l'interprétation qui en est faite ... il faut accepter de ne pas plaire à certains !

carpe diem ! Yeux au ciel avec le sourire

En plein dans le mille.
césar
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Mar 23 Déc 2008 09:37
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
non on est pas toujours ce qu'on ecrit
on peut parfois ce caché derriere des mots Petit sourire

VIENDEZ VOIR MON NOUVEAU FORUM http://chezsteft.xooit.fr/index.php

a trop me cherché il m'a trouvé....
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Mar 23 Déc 2008 13:16
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
STEFT73 a écrit : 
non on est pas toujours ce qu'on ecrit
on peut parfois ce caché derriere des mots Petit sourire

Dupes,serions nous des dupes?
Car,mieux on pense se cacher,mieux nous nous dévoilons....
la preuve, depuis que le patron a lancé ce post,plus personne ose écrire...
de fait tu es courageu(x)se d'oser te dévoiler,est ce que tu avais bu un verre de trop?(sourire)
césar
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Sam 27 Déc 2008 11:22
Message Re: Sommes nous ce que nous écrivons...
Le vide des mots - Marc Le Bot

Le nom du secret dit qu'on ne peut pas dire. Il parle du secret sans le dire. Ou bien ce nom recouvre des noms comme le nom de la mort qui, lui aussi, parle d'un indicible. Mais l'indicible, ici et là, n'est pas le même. Cela fait distinctement deux secrets dont les mouvements de pensée qui les soutiennent, sont de sens inverse. L'un est caché, l'autre est énigmatique. L'un se dévoile, l'autre non. L'un vient du rien, l'autre y va.

Ils se distinguent et cependant, ils se rejoignent dans le langage qui les nomme l'un et l'autre du même nom du secret, disant du même nom ce qu'on cache et ce qu'on ignore. Aussi le sens de chacun d'eux surcharge le sens de l'autre et ces surcharges ont des effets semblables parmi les mots : menace, défi s'y manifestent.

La mort n'est pas une expérience qu'on fasse, dont on parle parce qu'on la fait. Elle seule, du réel, est en dehors de la mémoire qu'on peut garder de ce qui advient. Disant son nom, on ne dit rien qu'on en sache. Ce qu'on dit d'elle la cache : ça cache le trou qu'elle fait dans le savoir. On tourne autour du trou. On croit qu'on dit la mort : on n'en découvre que des indices. On parle d'un cadavre, d'une douleur. L'évènement de la mort étant hors de l'attente des mots, dire le nom de la mort est s'approcher d'un vide de la pensée. Le nom de la mort tue le sens : au-delà de ce nom, c'est l'hébétitude.

Tout le temps que le secret est tu, son nom aussi désigne un trou : dans le savoir ou dans le dire. Lui aussi dérobe le sens. On tourne autour d'un puits perdu creusé par cet autre nom vide : les mots s'y écoulent sans reste. On nomme le puits, la dérobée. On tait ce qui fut dit ou vu. Quand on le dit, ça bouche le trou, ça tue le nom générique du secret. ça fait une mort brève dans le vocabulaire.

Le trou dans le savoir et le trou dans le dire que nomment le nom du secret et les noms comme le nom de la mort, sont des vides dont les mots ont besoin pour se dire. Les mots s'engouffrent là dans l'abîme du sens. Les voici acharnés à savoir ou à dire ce qui ne se dit pas ou ne peut pas se dire, qui pourtant semble caché parmi eux. Le tourbillon des mots autour des trous creusés par le langage quand il invente des mots creux, crée le mouvement du sens qui nomme, dans le réel, le dicible et les limites du dicible. On discerne ces limites à l'approche des mots vides. On ne les franchit pas. Ou si on les franchit, croit-on, elles recules et les franchir n'en finit pas.


Le cache

Le nom du secret, même si vous dévoilez ce qu'il cache, ressemble aux noms comme le nom de la mort : il est un cache parmi les mots. Dévoilez le secret, vous voici volubile ou, à l'inverse, voici que vous parlez à mots comptés comme si, ici et là, dans la vitesse ou la lenteur, les mots risquaient de ne pas suffir à la tâche. Avec raison : au bout du dire, dévoile-t-on jamais tout le secret ? Un secret est toujours plus qu'une chose qu'on cache, qui pourra être dévoilée. En lui, même dit, un rien échappe toujours à la parole : l'obscure raison qui le fit celer. Ce rien est indicible comme le rien de la mort. Autour du rien, la ronde verbale.

Ce qu'on cache sans le dire, ce dont on dit que c'est caché quoiqu'on le sache ou parce qu'on l'ignore,tout ce que nomment les mots vides, tout ce qui est secret secret, cache un autre secret qui serait tapi dans la langue, qu'elle parle ou ne parle pas de secrets : la langue donne le nom du secret aux noms qu'on cache ou au nom comme le nom de la mort parce qu'lle sait secrètement que quelque chose manque parmi les mots et qu'on manque de mots pour le dire. Le nom du secret et les noms comme le nom de la mort sont des mots exemplaires. Tous les mots sont des caches, toujours quelque chose manque aux mots dont le nom du secret est le symptôme dans la langue.

Qu'est-ce qui manque ? il manque du sens aux mots ? ou il manque du réel à la réalité qu'ils nomment, eux qui, s'y affrontant, gardent une part de secret qu'ils ne peuvent dire ? ou c'est un trop de réel qui excède l'emprise des mots ?


Le partage

Les mots ne tirent par leur sens de la réalité. Le sens, eux le lui donnent. Les mots, quand ils font le aprtage du nommable et de l'innomable en marquant leurs propres frontières, départagent le réel de l'irréalité ? Mais l'irréalité ou l'indicible par manque ou excès de réel est, secrètement, ce qui les attire. Cette attirance est une énigme. L'énigme est que tous les noms sont des mots-frontières comme le sont le nom du secret et les noms comme le nom de la mort. Les mots, tous les mots, disent et taisent mais ne disent pas pourquoi ils taisent. Leur propre secret, ils ne le dévoilent pas. Ils n'en disent rien par ignorance. Ils savent seulement qu'ils sont soumis à leurs limites et qu'eux tous sont mis en mouvement par l'attraction qu'exercent les mots vides et les mots sonnant creux dans la langue. C'est à partir d'un vide qu'ils parlent. Quelque chose serait mort parmi eux ? Les mots feraient un cénotaphe ?

La pensée, elle, croit que tout pourrait être dit. Penser emporterait les mots dans son élan, si loin qu'ils pourraient dire le non-dit que la pensée vise et qu'elle ignore. Le non-dit, oui, peut être dit, non l'indicible qui résonne dans les mots creux comme résonnent les mots comme le nom de la mort et le nom du secret aussi longtemps que le secret se préserve et encore au-delà de sa divulgation. Quand la pensée atteint son but, disant ce qui peut se dire dans la langue mais jusqu'alors n'avait pas été dit, elle croit qu'elle peut tout dévoiler de ce qu'elle tient secret en elle. Elle oublie ce qui, du sens, s'annule au moment où elle croit l'atteindre, quand des mots vides se prononcent. La pensée veut passer au-delà des mots -limites de la langue.

Les mots conquièrent du sens sur le non-sens. Mais le non-sens est infini, on s'y déplace sans avancer d'un pas ves nulle part où cesserait le dire parce que tout pourrait se dire ou que tout aurait été dit. Les mots aussi parlent à l'infini. Pourtant l'infinitude de ce qu'ils disent n'est pas la même que celle de l'inimaginable tout dont on pourrait tout dire. Les mots sont ceux-ci, non pas d'autres. Disant ceci, ils ne disent rien d'autre. Parlant à l'infini, ils parlent de tout mais n'en disent rien qui ne soit pris dans le champ clos de leur langue. Pas de mots sans règles qui marquent une limitation du dire malgrè l'illimité virtuel du dit, puisque les mots font tous mouvement vers leurs frontières.

Les mots limitent l'expansion de la pensée qui voudrait tout couvrir de mots. Le langage se détruirait s'il pouvait investir le tout du dire. S'il ne portait pas en soi ses limites, les déplaçant sans fin avec le sens des mots dans l'infinité du non-sens, il ne serait pas différent du silence. En lui, rien ne serait plus distinct de rien : ni pour l'écoute qui entend les paroles, ni pour le regard qui lit les écritures. Tout dit, tout écrit, ont un revers d'indicible, d'illisible, sans quoi ils ne seraient pas perçus.

Dire, écrire : est-ce, détachant les signes des choses, rejeter les choses dans le secret de leur absence parmi les mots ? ou est-ce le revers du langage qui échappe sans fin à la prise ? ou abscence et revers sont une même chose ?


La menace et le défi

La mort venue, les mots se taisent. Le secret su fait que se taisent les mots que faisait parler son imminence.

L'imminence du secret et de la mort est inhérente à l'usage de la langue. Le langage dit ce qu'il peut dire et, disant sans fin ce dicible, laisse, sans le dire, que le menace et lui échappe l'au-delà indicible des mots-limites comme sont le nom du secret et les noms comme le nom de la mort. Ces noms-là veulent nommer en même temps une réalité du dehors et une réalité du dedans, il le défie. Le dehors indicible attire les mots qui veulent le dire. Que le langage s'y jette, il s'y perd. Les mots se taisent. Ils ne se pas seulement par ignorance mais par peur.


L'inexpérience

Le silence des mots rend impossible l'expérience de la mort, la découverte du secret. Vous mourez, ça cesse de parler. Vous taisez le secret, nul n'en parle. Je ne puis vous joindre, vous-même secret ou mort, où vous ne parlez pas. Vous êtes muré dans le silence. L'existence des mots n'a d'autre cause ni d'autre fin : les mots départagent, dans ce qui advient, l'inexpérimentable de l'expérience. Rien ne va sans dire ou sans essayer d'être dit. L'expérience bute sur les mêmes limites que les mots, les mots étant appelés par ce qui demeure d'indicible, dont les paralysie du corps et de la bouche sont les témoins. Ou bien il y aurait une expérience de l'indicible qui se dirait en déniant le témoignage que les mots en on rapporté ?

Certains, qui sous-estiment le pouvoir de la langue, parlent d'un autre extrême qui serait l'opposé du corps paralysé. Ils disent que l'esprit des morts parle, eux qui sont immobilent au-delà de toute expérience. Or ils sont morts parce qu'ils ne parlent pas. Ils se sont tus avant qu'ils ne pourrissent en terre : avant la mort du corps, la mort est la mort des mots. Ne parle pas, cesse de parler, celui-là même qui a la mort dans l'âme, non dans le corps. La mort dans l'âme est une épreuve. L'expérience serait un savoir.

L'expérience n'étant rien sans les mots, sans eux on serait fascinés par les choese, on serait liés à elles par la stupeur. Le regard des yeux serait un regard fixe, les oreilles seraient assourdies par les rumeurs, les muscles seraient paralysés, on ne pourrait ni s'approcher ni fuir. Le sensible du dehors envahirait le corps interne. On serait plein de lui, inséparés du reste. Devenu le tout du sentir, on ne serait rien qui voie, entende, touche.

Dans l'écart que creusent les mots entre le corps sensible et le reste, le sensible cesse d'être indistinct des sens. Les mots qu'on dit -bruits de gorge, bruits de dents et de langue et de lèvres, bruits de nombreuses cavités du corps- ou les mots-lettres de l'écriture font se lever des représentations mentales. Ils ne s'épuisent ni dans leurs bruits ni dans leurs lettres. Ils sont là où les choses sont mises à distance du corps.


Les répétitions

Les mots logent dans l'écart entre le corps et les choses. Mais qui écarte ? qui tient les choses à distance avec les mots ?

L'abîme de la stupeur deavnt les choses est peut-être l'expérience première. Il serait la limite antérieur en deçà de quoi on n'imagine rien. L'abîme est terrifiant. Le corps en tremble. Son tremblement s'ébranle du vertige qui le gagne d'être stupéfait devant une plénitude des choses, qui aussi bien est un vide de savoir, insondable. Les mots sont cet ébranlement. Ils sont des choses cormorelles. De leur ébranlement naît quelque chose comme le perçu d'une différence.

Un plein vertigineux est là, est là encore, il se répète à chaque battement de mon sang, à chaque souffle de mon haleine, à chaque clignement de mes paupières jumelles, à chaque crispation de mes nerfs. Il se répète, est-il le même ? Le même qui stupéfie parce qu'il se répète, cesse d'être pleinement soi, il devient différent de lui-même. Cesse la stupéfaction. Les mots se glissent là, dans cette fêlure. La fente s'ouvre aux mots qui veulent dire le secret dont la paralysie du corps devant l'abîme, la stupéfaction, le silence, marquent l'inconcevable présence. Sans la présence du secret parmi les mots qui manquent, ne sont pas en nombre suffisant, ne prennent pas les postures qu'on désire mais qu'on ne saurait imaginer sans eux, sans tout ça d'où viendrait qu'on questionne les mots avec des mots ? Les mots, quand ils questionnent, attendent la réponse d'autres mots.

Si bien que la présence des choses dans le dehors des mots n'est pas réellement ce qui se répète. La présence est seulement présente. Seuls se répètent ses effets parce qu'ils ont leu lieu dans le corps et ce sont des effets de mots. Lui, le corps, répète ses battements de sang et d'air et de contractures nerveuses, sans compter les jours et les nuits dont l'alternance se compte et le changement des saisons. Tout fait rythme dans le corps, c'est rythmiquement qu'il parle. Lui est plusieurs, avant toutes scansions. Les choses, non. Pas elles qui stupéfient si on les laisse faire, qui doivent à leur identité leur pouvoir de stupéfaction.

Le corps suit son mouvement propre. S'il se laisse stupéfier, il devient chose parmi les choses. Le mouvement stupéfiant lui est cependant nécessaire, mais ce ne peut être qu'un moment. Là, le corps et ses mots se mettent à trembler. Ils découvrent qu'existent aussi en eux ce qui a, dans les choses, partie liée avec le secret et la mort : dans le corps et les mots, cette part d'indicible.

Une présence, là, demeurée secrète, dont on n'aurait de cesse qu'on ne la dévoile, serait l'au-delà des mots présents. Or cette présence est un rien comme le rien indécelable du secret et le rien de la mort. Mais l'écart d'où les mots s'ébranlent, est le plus secret du secret. Cet écart-là est une déchirure : effet d'un réel qui serait plein, d'une plénitude indicible, qui déchire le tissus des mots et le tisserand de la langue qui se remet à l'oeuvre, il parle pour retisser l'accroc. Aucun secret, même celui qu'on dévoile sans en taire le moindre mot, n'en a jamais fini avec le creux où les mots tremblent.


La question

On questionne les mots avec des mots. Qui questionne ? Il vous faut inverser les termes. Qui questionne n'est ni vous ni personne, c'est le secret des mots qui vous questionne. Vous dites : qu'est-ce ? Les mots sont de votre bouche mais la question vient du dehors de votre corps, vient de la langue. Elle survient dans les mots qui vous viennent à la bouche. Vous ne pouvez répondre. Toute réponse est une autre question puisque le secret des mots vous échappe. La sphinge se tue si, à l'énigme, on croit répondre. Laissez les mots répondrent d'eux-mêmes aux questions par d'autres questions. Eux ne savent pas qu'ils ne savent pas ce qu'ils cachent, ils croient savoir. Laissez-les faire.


Traverses N° 30.31 : Le Secret
Collectif
Centre Georges Pompidou
Mars 1984

le langage est éthique
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